75 % des consultants indépendants ignorent que la conversion d’honoraires en salaire modifie directement le calcul de leur pension. Ce chiffre montre l’ampleur du sujet pour toute personne qui exerce une activité en autonomie.
Dans ce guide, nous expliquons comment la transformation des honoraires en salaire affecte la base et la complémentaire. Nous rappelons aussi les repères légaux : principe depuis 1988, statut précisé en 2008 et encadrement par le Code du travail après 2015-2016.
Vous trouverez des définitions claires : portage salarial et retraite, statut salarié, salaire brut/net, cotisations, régime général et droits retraite. L’objectif est de rendre chaque étape lisible pour vos décisions.
Nous annonçons la promesse du guide : détailler vos droits retraite en régime général, la validation des trimestres, le calcul de la pension et les stratégies pour optimiser la fin de carrière.
Rassurez-vous : ce dispositif s’inscrit dans un cadre de salariat, proche d’un emploi classique, tout en conservant la flexibilité de votre travail indépendant.
Table of Contents
Points clés à retenir
- Le passage d’honoraires à salaire change vos cotisations et votre future pension.
- Le cadre légal existe depuis 1988 et a été précisé en 2008 puis encadré après 2015.
- Nous expliquons les mécanismes du régime général et de la complémentaire.
- Suivez les étapes : comprendre, vérifier vos droits, sécuriser les années, optimiser.
- Le statut salarié offre une protection similaire à l’emploi tout en gardant de la souplesse.
Comprendre le portage salarial : un statut salarié pour facturer ses missions
Le modèle repose sur une relation tripartite entre le consultant porté, la société spécialisée et l’entreprise cliente.
Vous trouvez la mission et négociez les conditions. L’entreprise cliente achète la prestation. La société portage contractualise, facture et verse le salaire au consultant.
Le triangle : consultant, société, entreprise
La mécanique transforme des honoraires en salaire via un contrat de travail (CDD ou CDI) entre vous et la société. Cette dernière signe un contrat commercial avec l’entreprise cliente.
Rôle administratif et protection sociale
La société gère la facturation, le recouvrement, les cotisations et le versement du salaire. Cela offre une protection similaire à l’emploi classique : déclarations, assurances et couverture sociale.
Activités éligibles et exclusions
Le dispositif cible surtout les prestations intellectuelles : conseil, formation, coaching et gestion de projets. Certaines activités restent exclues, comme les services à la personne, l’achat/vente ou des professions réglementées.
Chiffres et maturité du modèle
Depuis l’encadrement juridique (2008 puis 2015/2016), le modèle a gagné en structure. En 2022, on compte environ 600 sociétés et 100 000 salarié·e·s porté·e·s. Pour en savoir plus, consultez notre analyse sur sécurité et flexibilité pour les indépendants.
Portage salarial et retraite : quels droits en régime général aujourd’hui ?

En tant que salarié porté, vos cotisations construisent vos droits dans le régime général, comme pour tout salarié classique.
Affiliation Sécurité sociale, CNAV et AGIRC-ARRCO
Vous êtes affilié à la Sécurité sociale au titre du régime général. Vos cotisations alimentent la retraite de base (CNAV) et la retraite complémentaire (AGIRC-ARRCO), deux étages distincts qui construisent votre pension future.
Cotisations salariales et patronales
La société qui vous emploie calcule et prélève les cotisations sur le salaire brut. En 2025, les ordres de grandeur sont d’environ 25% pour la part salarié et 42% pour la part employeur.
Elle reverse ensuite ces sommes aux caisses. Vérifiez toujours la cohérence des bulletins et des assiettes de cotisation.
Pourquoi ce statut peut renforcer vos droits
Par rapport à certains régimes indépendants, où les prélèvements diffèrent, ce statut permet souvent une protection plus complète, surtout pour la retraite complémentaire.
Ce qui compte réellement, ce sont les revenus cotisants : ce n’est pas le chiffre facturé qui prime, mais le salaire brut soumis aux cotisations.
« Vérifiez vos bulletins : c’est là que se lisent vos droits futurs. »
Pour approfondir la protection sociale liée au statut, consultez notre article sur la protection sociale en portage. La section suivante explique comment valider vos trimestres selon les seuils annuels.
Valider ses trimestres en portage : seuils de revenus, années, intermissions
La validation des trimestres repose sur un seuil de salaire brut annuel, pas sur le temps travaillé.
Combien pour un trimestre et pour quatre par an
La règle de base est simple : un trimestre se valide par un montant minimum de salaire brut cumulé sur l’année.
En 2024, ce repère était de 1 747,50 € par trimestre. Pour 2025, le seuil indicatif descend à 1 585 €, soit 6 340 € pour valider les quatre trimestres annuels.
Impact des périodes sans mission
Des intermissions entre missions peuvent faire baisser vos revenus annuels. Si le total est insuffisant, le nombre de trimestres validés diminue.
Une baisse de trimestres fragilise votre carrière lors des années proches de l’âge de départ.
Bonnes pratiques pour lisser le salaire
- Planifiez vos facturations pour répartir le salaire sur l’année.
- Évitez de concentrer tout le revenu sur quelques mois si cela créé des « trous » annuels.
- Travaillez avec votre société de portage pour transformer la facturation en salaire cohérent.
« Sécuriser 4 trimestres par an doit être un objectif de pilotage, surtout avant la liquidation. »
Après avoir consolidé vos trimestres, nous verrons comment calculer la pension et l’impact des meilleures années.
Calcul de la pension retraite avec des revenus en portage
Le calcul de votre pension dépend de règles précises liées aux salaires pris en compte et aux années retenues.
Pension de base : mécanisme et plafond
La pension à taux plein correspond à 50% de la moyenne des 25 meilleures années, après revalorisation des revenus. Seuls les salaires annuels jusqu’au plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) sont pris en compte pour cette base.
Retraite complémentaire : points et logique
La retraite complémentaire fonctionne par points. Vos cotisations achètent des points AGIRC-ARRCO.
- Prix du point en 2025 : 17,91 €.
- Plus vos revenus soumis sont élevés, plus vous accumulez de points et de droits.
- Au-dessus du PSS, les taux de cotisation augmentent, ce qui renforce la part complémentaire.
Décote, surcote et âge de départ
Si vous n’avez pas le nombre de trimestres requis, la décote réduit la pension de base : 1,25% par trimestre manquant.
La décote est neutralisée à 67 ans. À l’inverse, prolonger l’activité génère une surcote qui augmente le montant final.
« Piloter vos années fortes et votre âge de départ reste le levier essentiel pour améliorer votre pension. »
En pratique, reliez votre salaire en portage, vos 25 meilleures années et la gestion des trimestres pour optimiser le montant final.
Optimiser sa fin de carrière grâce au portage salarial

Un pilotage anticipé de vos revenus cotisants permet de viser le taux plein et d’éviter une décote. Commencez par identifier les trimestres manquants sur votre relevé. Une activité en portage peut combler ces trous, année par année, en transformant des missions en salaire soumis aux cotisations.
Compléter les trimestres manquants pour viser le taux plein
Si votre compte affiche des périodes creuses, priorisez les périodes où un revenu supplémentaire valide un trimestre. Agir tôt évite d’avoir à prolonger l’activité de façon contraignante.
Améliorer ses 25 meilleures années
Concentrez vos missions sur les années susceptibles d’entrer dans les 25 meilleures. Un salaire correctement calibré en fin de carrière peut rehausser la moyenne et augmenter le montant de la pension de base.
Maximiser la complémentaire
Augmenter les revenus cotisants augmente les points AGIRC-ARRCO. Privilégiez les missions à forte valeur quand cela reste compatible avec votre horizon de départ.
Arbitrer salaire et frais professionnels
Attention : des remboursements de frais non soumis aux cotisations améliorent le net mais n’accroissent pas vos droits. Trouvez un équilibre entre net disponible et assiette de cotisation pour préserver vos droits.
Planification pluriannuelle
Établissez un plan sur plusieurs années avec votre société. Vérifiez régulièrement les trimestres, les points et les années retenues, puis ajustez l’activité pour optimiser le montant final de votre pension.
Vérifiez votre relevé et construisez un plan réaliste avec votre société de portage.
Pour des conseils personnalisés, consultez notre article dédié aux avantages pour les profils seniors : découvrez les avantages pour les seniors.
Cumul emploi-retraite en portage salarial : règles, plafonds et effets sur les droits
Poursuivre une activité après la liquidation de votre pension demande de connaître précisément les règles du cumul.
Cumul intégral : conditions à réunir
Le cumul intégral est possible si vous atteignez l’âge légal, que vous validez le nombre de trimestres requis (ex. 172 pour certaines générations) et que toutes vos pensions sont liquidées, base et complémentaires.
Une fois ces conditions remplies, vos revenus d’activité ne sont plus plafonnés.
Cumul plafonné : seuils et risques
Si une condition manque, le cumul devient plafonné. Le plafond est fixé à 1,6 SMIC brut mensuel, soit environ 2 864 € en 2025, ou votre dernier salaire brut si celui-ci est inférieur.
Le dépassement peut entraîner une suspension ou une réduction temporaire de la pension, puis des régularisations.
Cotiser après la liquidation : quel impact ?
Vous continuez à payer des cotisations sur le salaire. Cependant, ces prélèvements n’ouvrent généralement pas de nouveaux droits à la pension, selon les règles post‑réforme.
Démarches pratiques
Déclarez la reprise d’activité aux caisses de base et complémentaires. Conservez soigneusement vos bulletins fournis par la société portage.
« Anticipez les pics de revenu, pilotez le salaire mensuel et informez votre caisse pour éviter les surprises. »
Pour plus d’informations sur la protection sociale liée au dispositif, consultez notre article sur la protection sociale en portage.
Conclusion
Point clé : maîtrisez le salaire soumis aux cotisations pour sécuriser votre future pension.
Le régime général fonctionne comme un salariat : cotisations nourrissent la base et la retraite complémentaire. Sécurisez vos trimestres selon les seuils 2024/2025, suivez vos 25 meilleures années et contrôlez le taux applicable.
Priorités : valider les trimestres manquants, piloter le montant du salaire cotisant, optimiser les années fortes. Attention aux remboursements de frais qui améliorent le net sans accroître vos droits.
Avant tout départ, vérifiez votre compte (trimestres, points), estimez la pension, définissez un scénario de départ et ajustez votre activité avec la société qui vous accompagne.
Pour un complément pratique sur la sécurité du dispositif, consultez notre page sur sécurité et flexibilité pour les indépendants.
FAQ
Qu’est‑ce que le statut de consultant porté et qui intervient dans la relation ?
Le consultant porté est lié à une société de portage qui facture l’entreprise cliente et gère la paie. Vous conservez un contrat de travail avec la société porteuse : elle assure les démarches administratives, les cotisations et la protection sociale pendant que vous réalisez vos missions.
Quel régime de retraite s’applique lorsque l’on exerce sous ce statut ?
Vous relevez du régime général de la Sécurité sociale pour la retraite de base (CNAV) et cotisez à la complémentaire AGIRC‑ARRCO. Les cotisations prélevées sur votre salaire permettent d’acquérir trimestres et points de retraite.
Comment sont calculées les cotisations et qui les verse ?
La société porteuse prélève les cotisations salariales et patronales sur le chiffre d’affaires facturé, puis les reverse aux organismes sociaux. Le bulletin de salaire détaille les montants retenus et les bases prises en compte pour la retraite.
Combien faut‑il gagner pour valider un trimestre ?
La validation d’un trimestre dépend d’un seuil de revenu lié au plafond de la Sécurité sociale (PASS). En pratique, il faut atteindre un certain salaire brut par trimestre ; quatre trimestres peuvent ainsi être validés sur l’année si le cumul des rémunérations atteint le niveau requis.
Que se passe‑t‑il si j’ai des périodes sans mission ?
Les interruptions d’activité peuvent réduire le nombre de trimestres validés. Pour limiter l’impact, il est conseillé de lisser les revenus sur l’année ou de compléter par d’autres activités salariées, allocations ou périodes assimilées qui ouvrent droit à des trimestres.
Comment se calcule ma pension de base avec des revenus sous ce statut ?
La pension de base dépend de la durée d’assurance (trimestres validés), du taux (taux plein si conditions remplies) et de la moyenne des 25 meilleures années de salaire annuel soumis au plafond. Les revenus portés entrent dans ce calcul selon les bases retenues pour les cotisations.
Et la retraite complémentaire, comment fonctionne‑t‑elle pour un salarié porté ?
La retraite complémentaire AGIRC‑ARRCO fonctionne par points acquis en fonction des cotisations versées. Plus vos revenus cotisés sont élevés, plus vous cumulez de points, qui détermineront le montant complémentaire lors de la liquidation.
Que sont la décote et la surcote et comment les éviter ou en bénéficier ?
La décote réduit la pension si vous partez avant d’avoir tous vos trimestres ou l’âge requis. La surcote augmente la pension si vous travaillez au‑delà de l’âge légal tout en continuant à cotiser. Compléter les trimestres manquants est la voie principale pour éviter la décote.
Le statut peut‑il améliorer mes 25 meilleures années de référence ?
Oui. Si vos années en société porteuse génèrent des salaires nets élevés et réguliers, elles peuvent remplacer des années moins favorables dans le calcul des 25 meilleures, augmentant ainsi la moyenne et la pension de base.
Comment arbitrer salaire et frais professionnels sans nuire aux droits acquis ?
Il convient de privilégier une rémunération nette cohérente avec l’objectif de cotisations utiles. Réduire artificiellement le salaire au profit de remboursements de frais peut diminuer l’assiette de cotisation et donc les droits acquis. Consultez votre société pour structurer la rémunération.
Peut‑on cumuler activité et pension ? Quelles règles s’appliquent ?
Le cumul intégral est possible sous conditions de liquidation (âge et trimestres). Avant ces conditions, des plafonds de revenus peuvent limiter le cumul et entraîner une suspension. Après la liquidation totale, les cotisations versées n’ouvrent généralement pas de nouveaux droits.
Si je continue de cotiser après avoir liquidé ma retraite, ces cotisations génèrent‑elles des droits supplémentaires ?
Dans la plupart des cas, cotiser après liquidation n’augmente pas le montant déjà liquidé. En revanche, si vous n’avez pas liquidé tous vos régimes, certaines cotisations peuvent améliorer des droits dans des caisses non encore liquidées. Vérifiez votre situation auprès des organismes.
Quelles démarches sont nécessaires pour déclarer une activité et suivre ses droits retraite ?
Conservez vos bulletins de salaire fournis par la société de portage et vérifiez régulièrement votre relevé de carrière sur le site des caisses (CNAV, Agirc‑Arrco). Signalez toute erreur et demandez des attestations de cotisations si besoin pour la liquidation.
Quels conseils pratiques pour sécuriser une fin de carrière en tant que salarié porté ?
Planifiez pluriannuellement : identifiez les années à prioriser pour l’activité, cherchez à combler les trimestres manquants et veillez à maintenir des revenus cotisants suffisants. Anticipez la liquidation avec des simulations auprès des caisses.
La société de portage peut‑elle donner un accompagnement spécifique pour la retraite ?
Oui. Beaucoup de sociétés proposent un suivi administratif, des bilans de carrière et des simulations de retraite. Elles peuvent vous orienter vers des experts pour optimiser la fin de carrière et la transmission des éléments nécessaires aux caisses.
