Savez‑vous que près de 30 % des consultants choisissent aujourd’hui un statut porté pour sécuriser leur activité ? Ce chiffre montre l’ampleur d’un mouvement qui combine autonomie et protection sociale.
Nous expliquons simplement ce qu’est le portage et pourquoi il attire les professionnels qui veulent garder leur liberté tout en bénéficiant d’un cadre sécurisé.
Le mécanisme repose sur deux accords distincts : un lien de travail formel avec une société de portage et un accord commercial avec l’entreprise cliente. En pratique, cela change la relation quotidienne et la gestion administrative.
Ce guide pratique vous aide à vérifier votre éligibilité, structurer une mission, choisir le bon modèle et sécuriser la collaboration avec l’entreprise cliente.
Attendez-vous à des bénéfices concrets : simplification administrative, accès à une protection sociale, crédibilité auprès des entreprises et meilleure maîtrise du risque.
Table of Contents
Points clés
- Définition claire du statut porté et de son intérêt.
- Double réalité contractuelle : lien salarial + accord de mission.
- Feuille de route : conditions, mise en place, rémunération.
- Bénéfices : protection, crédibilité, simplicité administrative.
- Public visé : consultant, freelance, formateur, ingénieur.
Portage salarial : principes, acteurs et relation tripartite
Voici comment fonctionne la relation à trois qui sécurise votre activité indépendante. La structure met en lumière trois acteurs distincts : vous, le salarié porté, la société de portage qui vous emploie, et l’entreprise cliente qui achète la prestation.
En pratique, la relation se formalise ainsi :
- Vous réalisez la mission et négociez les conditions et le prix avec la cliente.
- La société de portage signe un contrat de travail avec vous.
- La société de portage conclut un contrat commercial avec l’entreprise cliente.
Sur le plan des responsabilités, la société gère la paie, les charges et les déclarations. Vous conservez l’initiative commerciale, la gestion opérationnelle et l’autonomie des prestations.
Comparé au freelance classique, ce modèle réduit la charge administrative tout en apportant un formalisme protecteur. Pour l’entreprise cliente, l’avantage est une procédure d’achat simplifiée et un cadre clair en matière de sécurité et responsabilité.
Vérifier si vous pouvez devenir salarié porté

Commencez par un bilan simple : compétences, autonomie et capacité commerciale. Ce test rapide vous indique si ce statut peut être adapté à votre trajectoire professionnelle.
Expertise, autonomie et recherche de clients
Vérifiez si votre expertise se monétise auprès d’un client. Êtes‑vous autonome pour organiser le travail et garantir les livrables ?
Qualification minimale
Un niveau 5 (Bac+2) peut être attendu. À défaut, 3 ans d’expérience significative dans le même secteur peuvent suffire.
Ce que vous négociez
En tant que salarié porté, vous négociez le périmètre, les conditions d’exécution, les délais et le prix de la mission.
- Checklist : votre savoir‑faire est‑il vendable ? pouvez‑vous trouver des clients ? êtes‑vous autonome ?
- Rôle de la société : encadrement juridique et facturation, sans remplacer votre capacité à vendre.
- Profils compatibles : consultant stratégie, chef de projet IT, formateur, expert data, ingénieur qualité.
Vigilance : un lien de subordination déguisé peut entraîner une requalification. Vérifiez les conditions d’exécution avant signature.
Mettre en place une mission en portage salarial : le processus pas à pas
Lancer une mission structurée commence par une démarche méthodique et lisible pour toutes les parties. Nous proposons un parcours en cinq étapes pour sécuriser votre activité et faciliter la relation avec la société qui vous emploie.
- Identification : repérez la mission, son périmètre et le client. Notez les résultats attendus.
- Choix de l’entreprise portage : privilégiez la transparence des frais, la qualité du suivi, la conformité (garant financier, assurance RC), les outils de gestion et les délais de paiement.
- Cadrage et signature : formalisez livrables, planning, durée et modalités d’exécution (sur site ou télétravail). Écrivez jalons et critères de validation.
- Exécution : suivez le planning, gardez trace des décisions et documentez toute évolution de périmètre.
- Reporting mensuel : envoyez un compte rendu à la société pour déclencher la paie et actualiser le compte d’activité.
La traçabilité protège votre relation : tout accord écrit limite les risques lors d’un changement de périmètre ou d’un arbitrage budgétaire.
Routine simple pour une gestion fluide
Adoptez un relevé quotidien de temps, un suivi des dépenses, les faits marquants et les éléments à facturer.
Obligation : vous devez rendre compte au moins une fois par mois à la société. Ce geste opérationnel facilite la gestion et sécurise la réalisation de la mission.
Choisir le bon contrat de travail en portage salarial : CDD ou CDI

Opter pour un CDD ou un CDI dépend surtout de la nature de la mission et de votre stratégie commerciale.
CDD en portage salarial :
CDD pour une prestation précise et encadrée
Le CDD est conclu pour réaliser une prestation dans une entreprise cliente. Il convient quand l’objet est borné et la durée connue.
Les règles du Code du travail s’appliquent : période d’essai, congés payés, rupture anticipée et indemnité de fin. Ce format sécurise la fin de mission tout en fixant clairement les obligations.
CDI pour enchaîner plusieurs missions et gérer l’inter‑mission
Le CDI permet d’enchaîner des prestations pour une ou plusieurs entreprises. Les périodes sans mission ne sont pas toujours rémunérées.
Ce choix facilite la visibilité commerciale et le lissage de la trésorerie. Il impose d’anticiper l’organisation des inter‑missions et les règles internes liées au salarié.
- Choisir le CDD si la mission est courte et cadrée (ex. projet de 3 mois).
- Privilégier le CDI pour une activité de conseil récurrente.
« Formalisez toujours la rémunération, les frais, le reporting et l’objet de la mission. »
Dans tous les cas, tout doit être écrit et signé : rémunération, frais, reporting, durée et responsabilités. Pour aller plus loin, consultez notre guide pratique qui détaille ensuite les mentions essentielles du CDD puis du CDI.
Contrat de travail en portage salarial à durée déterminée : règles et mentions clés
Le CDD conclu pour une mission exige des mentions précises pour sécuriser votre activité et prévenir les litiges. Il s’agit d’un contrat conclu pour réaliser une mission dans une entreprise cliente et il suit les règles du Code du travail : période d’essai, congés payés et indemnité de fin.
Durée et renouvellement : la durée maximale totale est de 18 mois, renouvellement compris. Un CDD à terme précis peut être renouvelé deux fois. Si la date de fin est imprécise, le document doit fixer une durée minimale et s’achève à réalisation de l’objet. Le report du terme est possible jusqu’à 3 mois par accord entre la société portage et vous.
Délai de remise : le contrat doit vous être transmis au plus tard dans les deux jours ouvrables suivant sa conclusion. C’est un point de vigilance essentiel pour votre sécurité juridique.
Clauses « relation » à vérifier : mode de calcul de la rémunération, frais de gestion et frais professionnels, retraite complémentaire / prévoyance, périodicité du reporting, identité du garant financier.
Clauses « réalisation » à exiger : identité et adresse de l’entreprise cliente, objet et conditions d’exécution, durée, prix détaillé, mesures de sécurité, EPI fournis, et preuve d’assurance responsabilité civile (assureur + numéro).
« Vérifiez la cohérence prix ↔ rémunération ↔ frais ↔ RC/sécurité avant d’engager la mission. »
Contrat de travail en portage salarial à durée indéterminée : fonctionnement et spécificités
Choisir un CDI signifie garder un lien employeur stable sans sacrifier votre capacité à enchaîner des missions. Ce contrat vous permet d’intervenir pour une ou plusieurs entreprises clientes tout en restant salarié d’une société qui gère la paie et les déclarations.
Règle clé : les périodes sans prestation auprès d’un client ne sont généralement pas rémunérées. Vous devez donc anticiper commercialement et budgétairement ces interruptions.
Périodes sans mission : organiser l’activité
Planifiez la prospection avant la fin d’une mission. Suivez votre pipeline et ajustez votre TJM pour absorber les creux.
Conseil pratique : constituez une réserve financière dédiée aux inter‑missions pour garder de la marge de manœuvre.
Classification selon l’ancienneté et le forfait jours
L’ancienneté se calcule en cumulant vos périodes de prestations. Elle détermine votre classification.
- Moins de 3 ans → classification technicien / agent de maîtrise / cadre.
- 3 ans et plus → cadre.
- Forfait jours → cadre quelle que soit l’ancienneté.
La classification influe sur les modalités du temps de travail, le positionnement et le niveau d’autonomie requis pour certaines missions.
« Anticipez l’inter‑mission : technique commerciale, trésorerie et calendrier de prospection deviennent centraux en CDI. »
Pour connaître vos droits précis en tant que salarié et les implications pratiques, consultez notre page dédiée sur les droits du salarié porté.
Rédiger un contrat de prestation de services solide entre société de portage et entreprise cliente
La bonne définition du périmètre transforme une mission floue en prestation exécutable et facturable.
Objectif : sécuriser la mission entre la société qui vous emploie et l’entreprise cliente. Le document doit éviter les zones grises sur le périmètre et le fait générateur du paiement.
Objet et périmètre
Précisez les résultats attendus, les livrables, les critères d’acceptation et les exclusions.
Prévoir une clause de gestion des changements protège votre temps et votre marge.
Conditions d’exécution
Indiquez le niveau d’autonomie, les moyens fournis, les interlocuteurs et l’accès aux outils.
Définissez les modalités (sur site, hybride), les délais et les jalons de réalisation.
Prix, paiement et traçabilité
- Fixez TJM ou forfait, ce qui est inclus et ce qui reste hors périmètre.
- Précisez les échéances, les pièces à fournir et les pénalités de retard.
- Exigez la validation par bon de commande ou relevé d’activité pour déclencher le paiement.
Sécurité et responsabilité : l’entreprise cliente doit garantir la santé et la sécurité au travail durant l’exécution.
Assurance : mentionnez l’assureur, le numéro de police et demandez une attestation comme preuve de couverture.
« Relisez toujours le contrat prestation en miroir de votre contrat interne : prix ↔ rémunération/frais ↔ calendrier. »
Pour un modèle et des mentions obligatoires, consultez notre guide sur contrat de prestation.
Comprendre la rémunération, les frais et la gestion mensuelle en portage
Savoir ce qui figure chaque mois sur votre compte d’activité est essentiel pour piloter votre trésorerie. Nous détaillons ici les éléments obligatoires et la méthode simple pour vérifier votre bulletin.
Rémunération minimale et décomposition
La rémunération mensuelle brute totale ne peut pas être inférieure à 2 517,13 €. Ce montant s’applique quel que soit le mode de facturation (jours, demi‑journées, heures).
En période travaillée, le salaire garanti varie selon le profil : 2 288,30 € (70 %) pour un junior hors forfait jours, 2 451,75 € (75 %) pour un senior hors forfait jours, 2 778,65 € (85 %) pour le forfait jours.
Ce minimum inclut le salaire de base, les congés payés et une prime d’apport d’affaires de 5 %.
Réserve financière et indemnité de fin
En CDI, la société doit affecter 10 % du salaire de base de la dernière mission à une réserve pour financer l’inter‑mission.
En CDD, l’indemnité de fin de contrat est versée en clôture de mission selon les règles applicables.
Frais : gestion vs professionnels
Les frais de gestion sont prélevés par la société pour couvrir l’administration. Les frais professionnels sont remboursés selon justificatifs et règles contractuelles.
Vérifiez le mode de déduction inscrit au contrat afin d’éviter les surprises sur le net reçu.
Compte d’activité : outil de pilotage
Chaque mois, votre compte doit mentionner les versements client, les frais de gestion, les frais professionnels, les prélèvements sociaux et fiscaux, la rémunération nette et l’indemnité d’apport.
Méthode de contrôle simple : rapprochez jours facturés → montant facturé → frais → charges/prélèvements → rémunération nette. Cela permet d’anticiper les périodes sans prestation, qui ne sont généralement pas rémunérées.
Pour un point juridique sur les règles applicables, consultez notre page dédiée : cadre juridique et mentions obligatoires.
Conclusion
Pour finir, la clé tient à un cadre juridique solide et à des documents précis qui sécurisent chaque mission.
Rappel pratique : le modèle repose sur trois acteurs, trois étapes à suivre — vérifier votre éligibilité, cadrer la mission et le contrat, puis choisir CDD ou CDI selon votre trajectoire — et des obligations claires pour garantir la sécurité et les assurances.
Soyez méthodique : comparez plusieurs sociétés de portage, demandez des exemples de documents et vérifiez la transparence des frais et du compte d’activité.
Avant votre prochain échange avec une entreprise cliente, préparez une check‑list (prix, périmètre, modalités d’exécution). Pour connaître vos droits, consultez notre page sur les droits du salarié porté.
Notre objectif : un dispositif clair et conforme pour développer vos missions en confiance et sur le long terme.
FAQ
Qu’est-ce que le portage salarial et en quoi diffère-t-il d’un contrat de prestation classique ?
Le dispositif associe trois acteurs : le consultant (salarié porté), la société de portage et l’entreprise cliente. La société de portage facture la mission au client, gère la facturation, les cotisations sociales et le salaire, tandis que vous conservez autonomie et maîtrise des prestations comme un indépendant. Par rapport au freelance classique, la gestion administrative, la protection sociale et la contractualisation sont prises en charge par la société de portage, offrant plus de sécurité.
Quel est le rôle exact du salarié porté, de la société de portage et de l’entreprise cliente ?
Le professionnel réalise la mission et négocie les conditions avec le client. La société de portage transforme la facturation en salaire, assure le suivi administratif, paie les charges et fournit un cadre social (cotisations, retraite). L’entreprise cliente définit le besoin, fournit les moyens nécessaires à l’exécution et paie la société de portage.
Quelles compétences et conditions faut-il pour devenir salarié porté ?
Il faut une expertise reconnue, autonomie dans l’organisation du travail et capacité commerciale pour trouver des missions. Une qualification de niveau 5 (Bac+2) ou trois ans d’expérience significative sont généralement demandés pour justifier la compétence professionnelle.
Quelles clauses doivent être négociées directement avec l’entreprise cliente ?
Vous négociez le périmètre de la mission, les livrables, la durée, les modalités d’exécution et le prix. Ces éléments doivent être précis pour éviter les litiges et permettre à la société de portage d’établir un contrat clair.
Comment choisir une société de portage adaptée ?
Vérifiez la conformité juridique, la transparence des frais de gestion, l’existence d’un garant financier, la qualité du suivi RH et des assurances proposées. Comparez les services complémentaires : accompagnement commercial, gestion comptable et outils de suivi.
Quelles mentions figurent dans le contrat cadre entre la société de portage et l’entreprise cliente ?
Le contrat doit préciser l’objet de la prestation, le périmètre des tâches, les livrables, les conditions d’exécution (autonomie, délais, moyens), les modalités de paiement, les responsabilités et les assurances requises, ainsi que les conditions de sécurité au travail.
Faut‑il privilégier un CDD ou un CDI en portage ?
Le CDD est adapté pour une mission déterminée et encadrée dans le temps. Le CDI convient si vous enchaînez plusieurs missions avec la même société de portage et si vous souhaitez une continuité (gestion des périodes sans mission, réserves financières). Le choix dépend de votre stratégie professionnelle et du mode de gestion des intermissions.
Quelles sont les règles spécifiques d’un contrat à durée déterminée en portage ?
Le contrat indique la durée, les conditions de renouvellement, les éventuels reports du terme et le délai de transmission au salarié. Il doit aussi contenir des clauses sur la rémunération, la prise en charge des frais, la retraite complémentaire et la garantie financière.
Que prévoir pour la sécurité et l’assurance dans la relation client ?
L’entreprise cliente doit garantir des conditions de sécurité adéquates. La société de portage et le consultant doivent s’assurer d’une couverture responsabilité civile professionnelle (RC) et pouvoir fournir les attestations demandées. Les responsabilités en cas de dommage doivent être clairement réparties.
Comment est calculée la rémunération et quelles sont les déductions habituelles ?
La rémunération dépend du chiffre d’affaires facturé, après déduction des frais de gestion et des cotisations sociales. Le salaire net intègre également les éventuels remboursements de frais professionnels. La société de portage fournit un bulletin précisant versements, charges et net perçu.
Qu’est‑ce que la réserve financière ou l’indemnité de fin de contrat ?
En CDI, une réserve financière peut être constituée pour compenser les périodes sans mission. En CDD, l’indemnité de fin de contrat (prorata) est prévue pour compenser la précarité du contrat. Ces mécanismes doivent être expliqués dans le document contractuel et le bulletin de salaire.
Quels éléments doivent figurer dans le compte d’activité mensuel fourni par la société de portage ?
Le compte d’activité présente le chiffre facturé, les frais de gestion, les charges sociales, le salaire brut et net, ainsi que l’indemnité d’apport ou autre modalité de rémunération. Ce document garantit la traçabilité et la transparence des flux financiers.
Quels sont les droits sociaux du salarié porté en matière de retraite et protection sociale ?
Le professionnel cotise comme salarié pour la retraite de base et complémentaire, l’assurance maladie et le chômage selon les règles applicables. Les cotisations sont versées par la société de portage, ce qui permet de conserver des droits sociaux comparables à ceux des salariés classiques.
Que se passe‑t‑il en cas de litige entre la société de portage et l’entreprise cliente ?
Le contrat de prestation définit les modalités de résolution des conflits : médiation, recours judiciaires et indemnités. Il est essentiel d’inclure des clauses précises sur la responsabilité, les délais d’exécution et les modalités de résiliation pour limiter les risques.
