Vous tenez à votre liberté, mais la peur de perdre une protection vous pèse. Nous connaissons cette ambivalence. Beaucoup d’indépendants rêvent d’autonomie sans sacrifier la sécurité.
Ce guide compare deux voies claires : le statut salarié encadré et la création d’une société unipersonnelle. L’objectif est simple : vous aider à faire le choix qui correspond à votre projet, votre tolérance au risque et votre besoin de sécurité.
Nous passons en revue la protection sociale, le revenu net, la gestion administrative, les formalités et la responsabilité patrimoniale. Chaque point vise à répondre à une question pratique : que touchez-vous vraiment ? Qui gère la compta ? Que se passe-t-il en cas d’arrêt ?
En résumé, si vous cherchez simplicité et protection, le premier statut s’impose souvent. Si vous privilégiez contrôle et évolutivité, la société unipersonnelle peut mieux convenir.
Table of Contents
Principaux enseignements
- Clarifier votre projet avant de décider.
- Le choix dépend de votre appétence au risque et de votre besoin de protection.
- Comparez protection sociale, charges et gestion administrative.
- Certaines activités limitent l’accès à un statut ou à l’autre.
- Nous vous guidons vers la solution la plus adaptée à votre situation.
Comprendre le portage salarial et l’EURL avant de comparer
Avant de comparer, clarifions précisément ce que recouvrent ces deux statuts. Cela évite les malentendus et vous permet d’évaluer ce qui compte vraiment au quotidien.
Portage salarial : un statut hybride basé sur une relation tripartite
Définition : vous développez votre activité comme indépendant, mais signez un contrat de travail avec une société de portage qui facture vos clients.
- Relation tripartite : vous, l’entreprise cliente et la société de portage.
- La société de portage joue le rôle d’employeur : facturation, bulletin de paie et déclarations.
- Accès conditionné : qualification ou expérience exigée selon les cas.
EURL : une SARL à associé unique avec responsabilité limitée
Définition : une société unipersonnelle qui vous permet d’entreprendre seul, avec responsabilité limitée aux apports.
Vous gardez la main sur la gestion et les décisions unilatérales, mais assumez les formalités de l’entreprise.
À qui s’adressent ces deux statuts ?
Le statut employé porté cible les consultants qui veulent tester, sécuriser leur activité et réduire les tâches administratives.
L’EURL vise ceux qui souhaitent bâtir une structure durable, maîtriser la fiscalité et développer une vraie société.
Protection sociale, chômage et sécurité : les différences qui comptent

La protection sociale fait souvent pencher la balance entre sécurité et liberté professionnelle. Ce critère conditionne votre sérénité face à la maladie, l’arrêt de travail, l’invalidité et la retraite. Il influence aussi votre capacité à traverser un creux d’activité.
Statut salarié : couverture complète et droits liés
En tant que salarié via une société intermédiaire, vous bénéficiez de la sécurité sociale, d’une mutuelle d’entreprise, d’une prévoyance et de congés payés.
Les cotisations ouvrent des droits retraite et, souvent, une assurance chômage. Vous conservez votre autonomie commerciale tout en profitant d’un cadre protecteur.
Chômage : cotisation et limites selon le régime
Si vous cotisez au régime salarié, vous pouvez prétendre à des allocations selon les règles d’ouverture de droits.
À l’inverse, un dirigeant relevant du régime TNS/SSI n’a pas de cotisation chômage automatique. Il peut souscrire une assurance privée, mais celle-ci reste facultative et coûteuse.
Régime TNS/SSI : indépendance et nécessité d’anticiper
Le gérant majoritaire dépend souvent du régime TNS/SSI, avec une couverture généralement moins favorable que celle du salarié.
Si la protection est votre priorité, le statut salarié apporte plus de sécurité. Si vous privilégiez l’autonomie, anticipez une assurance complémentaire adaptée à votre situation familiale et financière.
Revenu, salaire et charges : ce que vous touchez réellement
Savoir quel montant finit sur votre compte guide votre décision entre statuts. Le chiffre d’affaires n’est pas équivalent au salaire : il subit d’abord des déductions pour frais et charges.
Mécanisme pratique : vous facturez via l’intermédiaire, puis le chiffre est converti en salaire après retrait des frais de gestion, des cotisations et des autres charges.
Les frais de gestion se situent souvent entre 5 % et 10 % du chiffre, la moyenne souvent citée étant proche de 10 %. Ces frais réduisent directement votre revenu disponible.
Les cotisations sont généralement plus élevées pour le statut salarié car elles couvrent retraite, chômage, mutuelle et prévoyance. C’est le prix de la protection.
En société unipersonnelle, le dirigeant pilote sa rémunération et peut arbitrer entre salaire et dividendes. Les cotisations peuvent être plus basses, ce qui augmente le net possible, mais demande plus d’anticipation.
Enfin, le choix fiscal (impôt sur le revenu vs impôt sur les sociétés) influence la manière d’optimiser la rémunération et les bénéfices. Pour en savoir plus sur les avantages du statut salarié, consultez notre fiche détaillée : avantages du modèle salarié.
Gestion, administratif et comptabilité : autonomie contre délégation

La gestion quotidienne influence autant votre temps que votre résultat net. Pour un consultant, chaque heure passée en administration est une heure non facturée. Il faut donc peser strictement ce coût en temps face au contrôle que vous souhaitez garder.
Obligations quand vous créez une entreprise
En société, vous pilotez la facturation, les relances, le suivi de trésorerie et les déclarations sociales et fiscales.
La comptabilité est incontournable : tenue des comptes, paie si vous embauchez, versement des charges. Beaucoup font appel à un expert-comptable pour externaliser une partie de ces tâches.
Rôle de la société intermédiaire
Avec la délégation, la société de portage gère la facturation, la paie et les déclarations. Vous transmettez un compte-rendu d’activité mensuel pour valider les jours travaillés et déclencher la paie.
Certaines sociétés ont un droit de regard sur la cohérence des missions et des tarifs. Cela sécurise, mais peut limiter une partie de votre autonomie commerciale.
Temps gagné vs contrôle : quel compromis choisir ?
Si vos missions sont courtes et nombreuses, déléguer l’administratif libère du temps pour les clients et le développement commercial.
Si vous voulez maîtriser chaque process et optimiser la trésorerie, la gestion en entreprise reste la meilleure option.
- Avantage délégation : plus de temps pour les missions et la relation clients.
- Avantage autonomie : contrôle total sur la gestion, les coûts et les process.
Pour mieux comprendre les obligations en matière de facturation dans le cas de la délégation administrative, consultez notre fiche dédiée : obligations de facturation.
Démarrage et formalités : créer une EURL ou signer un contrat de portage
Le lancement d’une activité implique des choix pratiques qui déterminent votre vitesse d’entrée sur le marché. Selon l’option choisie, les démarches varient fortement en temps et en coûts.
Conditions d’accès et première mission
Accès rapide : après la première mission et la signature du contrat de travail avec la société intermédiaire, vous pouvez commencer en quelques jours.
Exigences : la plupart des structures demandent une qualification (niveau Bac+2) ou environ trois ans d’expérience dans le cas précis.
Créer sa société : étapes clés
La création entreprise suit une suite d’étapes administratives :
- choix de la dénomination et de l’objet social ;
- rédaction des statuts (souvent avec un expert) ;
- ouverture d’un compte professionnel et dépôt du capital si nécessaire ;
- annonce légale puis immatriculation au RCS.
Coûts, délais et risques
Certains postes sont payants : rédaction des statuts, annonce légale, frais d’immatriculation. Ces étapes rallongent le délai de mise en activité.
Angle risque : pour tester un cas de marché rapidement, le statut accompagné reste plus souple. Si vous voulez une structure durable et autonome, la création formelle s’impose.
Choisir, c’est aussi choisir votre rythme de lancement : rapide et encadré, ou plus long mais totalement indépendant. Pour mieux comprendre les atouts du modèle salarié, consultez notre fiche : atouts du portage salarial.
Banque, patrimoine, responsabilité et développement : projection à moyen terme
À moyen terme, vos choix juridiques influent directement sur l’accès au crédit et la protection de votre patrimoine.
Responsabilité et patrimoine méritent une attention pratique.
En société unipersonnelle la responsabilité se limite aux apports, ce qui protège le patrimoine personnel en principe.
Toutefois, les banques demandent parfois une caution personnelle. Ce point ramène un risque patrimonial réel malgré la protection statutaire.
Crédit et preuve de revenus
Pour l’accès au crédit, les bulletins de salaire rassurent. Un contrat de travail et des fiches de paie facilitent souvent un prêt auto ou immobilier.
À l’inverse, une société peut nécessiter des garanties personnelles pour obtenir des fonds.
Évolutivité, embauche et croissance
Transformer une société unipersonnelle en SARL reste simple via modification des statuts. Cela permet d’accueillir des associés et d’élargir les capacités d’investissement.
La structure sociétaire permet aussi d’embaucher et de structurer une équipe, ce que le statut encadré pour consultants n’autorise pas.
Accompagnement, assurance et restrictions
Le statut encadré propose souvent un accompagnement commercial, des conseils, une RCP et des parcours de formation utiles pour monter en charge.
Attention aux limites : certaines activités réglementées ne sont pas éligibles au dispositif encadré, et d’autres professions ne peuvent pas créer la société unipersonnelle selon leur domaine.
| Critère | Structure individuelle | Statut encadré |
|---|---|---|
| Responsabilité | Limitée aux apports, caution possible | Pas de création d’entreprise, risque limité |
| Accès au crédit | Demande garanties et compte pro | Bulletins de salaire favorisent l’obtention |
| Évolutivité | Passage en SARL possible, embauche autorisée | Adapté aux consultants indépendants, pas d’embauche |
Conclusion courte : pour décider, pesez financement, risque réel et ambitions de croissance. Si vous voulez tester une activité tout en conservant une visibilité bancaire, consultez notre fiche sur la crédibilité professionnelle en portage salarial.
Conclusion
Pour trancher, regardez d’abord ce qui compte le plus dans votre projet : protection, fiscalité, gestion, revenus ou formalités.
En bref — 5 critères : protection sociale, couverture chômage, revenu/salaire, gestion administrative, formalités de création. Chaque critère pèse différemment selon votre situation de consultant et vos missions.
Si la sécurité prime, le portage salarial apporte une couverture claire, moins d’administratif et une validation bancaire plus simple.
Si vous visez la croissance, la création d’une société (EURL) offre indépendance, optimisation fiscale et possibilité d’embauche malgré plus de gestion et des charges à anticiper.
Pratique : listez vos priorités. Testez une activité en portage salarial, stabilisez des clients, puis envisagez la création si le volume justifie la transformation.
Quel que soit votre choix, anticipez frais de gestion, charges et le niveau de risque pour sécuriser durablement votre trajectoire professionnelle.
FAQ
Quelles sont les principales différences entre le portage salarial et l’EURL ?
Le premier offre un statut salarié via une société intermédiaire qui facture vos clients, assure la paie et la protection sociale. L’EURL est une société unipersonnelle où vous êtes dirigeant et facturez directement ; vous contrôlez tout mais assumez la gestion, la comptabilité et la responsabilité limitée aux apports. Le choix dépend de votre besoin de sécurité sociale, d’autonomie administrative et de maîtrise des coûts.
À qui s’adressent ces deux statuts aujourd’hui ?
Le statut salarié porté convient aux consultants souhaitant tester une activité indépendante rapidement sans créer d’entreprise et en gardant la protection sociale. L’EURL convient aux entrepreneurs qui veulent créer une structure durable, optimiser la fiscalité ou accueillir des associés ultérieurement.
Quelle protection sociale obtient-on en étant salarié porté ?
En tant que salarié porté, vous relevez du régime général : sécurité sociale, retraite de base et complémentaire, mutuelle et prévoyance selon les accords de la société qui vous emploie. Vous bénéficiez aussi des congés payés et, sous conditions, de l’assurance chômage.
L’EURL donne-t-elle droit au chômage ?
Non, sauf cas particuliers. Le dirigeant majoritaire en EURL relève généralement du régime des travailleurs non salariés et n’ouvre pas systématiquement de droits au chômage. Des assurances privées peuvent compenser cette absence.
Pourquoi les charges sont-elles souvent plus élevées en statut salarié porté ?
Les charges sociales sur la masse salariale incluent cotisations patronales et salariales, frais de gestion de la société de portage et contributions liées au statut salarié. Cela explique un taux global plus élevé que pour un gérant TNS en EURL.
Comment se calcule le revenu net en portage salarial ?
Le chiffre d’affaires facturé au client est perçu par la société de portage. Après déduction des frais de gestion, des charges sociales et impôts, vous recevez un salaire net. La société fournit un bulletin de salaire détaillant ces éléments.
Quels sont les frais de gestion d’une société de portage et leur impact ?
Les frais de gestion varient selon les sociétés (souvent un pourcentage du facturé) et diminuent votre marge. Ils couvrent la facturation, la paie et le support administratif. Comparez les offres pour évaluer l’impact sur votre rémunération.
En EURL, comment choisir entre imposition sur le revenu ou sur les sociétés ?
L’EURL peut opter pour l’impôt sur le revenu (IR) si vous voulez une imposition transparente ou pour l’impôt sur les sociétés (IS) pour séparer rémunération et bénéfices et éventuellement optimiser la fiscalité. Le choix dépend de votre niveau de bénéfice, de votre besoin de trésorerie et de votre stratégie de rémunération.
Quelles obligations administratives impose une EURL ?
L’EURL requiert rédaction des statuts, tenue d’une comptabilité, déclarations fiscales et sociales, tenue d’un compte bancaire professionnel, et publication d’une annonce légale lors de la création. Ces obligations exigent temps ou recours à un expert-comptable.
Que fait exactement la société de portage pour vous ?
Elle facture vos clients, gère les encaissements, établit les bulletins de salaire, prélève les cotisations, verse votre salaire et fournit un accompagnement administratif et commercial selon le contrat. Vous transmettez un compte-rendu d’activité mensuel pour sécuriser les paiements.
Combien de temps faut-il pour démarrer en portage salarial versus en EURL ?
En portage, vous pouvez commencer rapidement après la signature du contrat et votre première mission. La création d’une EURL demande plus de temps : rédaction des statuts, immatriculation, ouverture d’un compte pro et publication légale, généralement quelques jours à plusieurs semaines selon les démarches.
Quels sont les coûts initiaux pour créer une EURL comparés au portage ?
Créer une EURL implique frais de rédaction des statuts, immatriculation au registre du commerce, annonce légale, et parfois honoraires pour expert-comptable. Le portage demande en général peu de frais de démarrage mais des frais de gestion récurrents sur le chiffre d’affaires.
Comment la responsabilité patrimoniale diffère entre les deux statuts ?
En EURL, la responsabilité est limitée aux apports, sauf faute de gestion. En tant que salarié porté, vous n’avez pas de création d’entreprise : votre patrimoine personnel est moins exposé car la société de portage assume les risques commerciaux.
Peut-on obtenir un crédit professionnel ou un prêt immobilier en étant en portage salarial ?
Oui, mais les banques évaluent la stabilité du revenu. Les bulletins de salaire fournis par la société de portage facilitent souvent l’accès au crédit. En EURL, les banques demandent des bilans et peuvent exiger des garanties personnelles selon la santé financière de la société.
Est-il possible de passer d’une EURL au statut salarié porté ou inversement ?
Oui. Un consultant peut tester son activité en portage puis créer une EURL pour développer son entreprise. À l’inverse, un dirigeant d’EURL peut céder ses parts et recourir au portage pour simplifier la gestion. Chaque transition implique démarches administratives et choix fiscaux.
Le portage impose-t-il des restrictions d’activité ?
Certaines activités réglementées (professions libérales réglementées, activité nécessitant un statut spécifique) peuvent être incompatibles ou soumises à conditions. Vérifiez les règles propres à votre profession avant de choisir.
Comment se gèrent la formation et l’accompagnement dans les deux systèmes ?
Les sociétés de portage proposent souvent des parcours de formation, réseau et accompagnement commercial. En EURL, vous êtes libre d’investir en formation mais devez la financer et l’organiser vous-même ou via des dispositifs de formation professionnelle.
Quels critères retenir pour faire votre choix ?
Évaluez votre besoin de protection sociale, votre appétence pour la gestion administrative, votre objectif de développement, le niveau de charges que vous supportez et votre besoin d’accéder aux droits chômage. Un bilan chiffré et un conseil professionnel aident à trancher.
