Le portage salarial freelance offre un statut hybride qui marie l’autonomie du consultant et les protections du salarié. Il repose sur une relation tripartite : le salarié porté, la société et l’entreprise cliente, avec un double contrat pour sécuriser la mission.

La société assure la facturation, l’administratif et transforme le chiffre d’affaires en salaire, en appliquant des frais de gestion généralement entre 3% et 15%. Le travailleur conserve le choix de ses clients, de ses tarifs et de son organisation.

Ce statut convient surtout aux prestations intellectuelles B2B. Il procure une protection sociale complète (maladie, retraite, chômage) et un salaire mensuel, ce qui facilite l’accès au crédit. Des limites existent : activités réglementées ou soumises à licence peuvent être exclues.

Ce guide expliquera comment fonctionne concrètement le dispositif, ses coûts, ses contraintes et les critères pour devenir freelance en portage ou choisir une autre voie selon votre activité.

Table of Contents

Points clés à retenir

  • Statut hybride : autonomie + protection sociale.
  • Relation tripartite et double contrat pour sécuriser la mission.
  • Société gère facturation et administratif contre frais de gestion.
  • Convient surtout aux prestations intellectuelles B2B.
  • Permet salaire régulier et accès facilité au crédit.

Comprendre le portage salarial: définition, acteurs et contrats

Le dispositif repose sur trois acteurs distincts qui encadrent juridiquement chaque mission. La relation tripartite associe la société portage salarial, le salarié porté et l’entreprise cliente.

La relation tripartite: salarié porté, société de portage, entreprise cliente

La société porteuse prend en charge la gestion administrative, fiscale et sociale. Elle établit les devis, facture le client et encaisse les paiements.

L’entreprise cliente commande la prestation, définit les livrables et suit l’exécution. Elle ne gère pas les aspects salariaux.

Deux contrats distincts: contrat de travail et contrat de prestation de services

Juridiquement (article L1254-1 du Code du travail), le professionnel signe un contrat de travail avec la société portage. Il signe un contrat commercial de prestation avec le client.

« Deux contrats : l’un organise le lien de subordination formel, l’autre définit la mission et les livrables. »

Acteur Responsabilités Document clé
Société portage Facturation, paie, obligations sociales Contrat de travail
Salarié porté Recherche clients, exécution de la prestation Contrat de prestation
Entreprise cliente Commande, validation des livrables Bon de commande / contrat commercial

Portage salarial freelance: comment ça marche au quotidien

Chaque journée mêle recherche de clients, négociation des tarifs et réalisation des missions. Le professionnel reste autonome pour choisir ses clients, son organisation et son tarif.

Autonomie et organisation

Le porté conserve l’initiative commerciale : il prospecte, fixe son TJM et planifie son temps de production. Les tâches non facturables (relances, préparation d’offres) doivent être intégrées au calcul du tarif journalier.

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Rôle opérationnel de la société

La société portage salarial émet devis et factures, suit les encaissements et prend en charge la comptabilité. Elle prépare la paie et verse le salaire chaque mois.

Elle propose aussi des services optionnels : mutuelle, accompagnement et formations.

Frais et flux financiers

Le chiffre d’affaires est encaissé par la société, puis transformé en salaire après frais de gestion (généralement 3% à 15%, souvent 5–10%) et cotisations sociales. Suivre son pipeline et facturer régulièrement garantit un salaire stable au mois.

  • Journée-type : prospection le matin, rendez-vous clients, production l’après-midi.
  • Surveiller les délais de facturation et préparer la paie mensuelle.

Conseil : prospectez activement pour atteindre un TJM qui couvre charges et respecte le minimum légal de rémunération.

Devenir freelance en portage: les étapes clés pour se lancer

Se lancer nécessite d’enchaîner des étapes claires : choix de l’opérateur, contractualisation, prospection et suivi opérationnel.

Identifier et sélectionner une société adaptée

Shortlistez les candidats selon leur réputation, les avis des salariés portés, l’ancienneté et la solidité financière.

Vérifiez le périmètre des services, les activités prises en charge, les frais de gestion et les accompagnements proposés.

Pour comparer, consultez des retours concrets et la liste des prestations incluses.

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Signer le contrat et cadrer la mission

Une fois choisie la société, signez le contrat travail en vérifiant clauses sur les frais, responsabilités et services.

Pour chaque mission, concluez un contrat de prestation au plus tard dans les deux jours suivant la mise en œuvre.

Ciblez l’objectif, les livrables, le calendrier, le TJM et les modalités de paiement.

Prospection, négociation et pipeline

La prospection reste à votre charge : activez votre réseau, les plateformes spécialisées et le social selling.

Affinez votre pitch, ancrez vos prix et proposez options forfait/temps passé. Sécurisez des acomptes quand possible.

Facturation, paie et suivi opérationnel

Processus type : envoi du devis, signature du contrat mission, réalisation, facturation par la société, encaissement, versement du salaire mensuel.

Suivez les indicateurs : taux d’occupation, TJM réalisé, délais de paiement et marge après frais.

Communiquez régulièrement avec le client, gérez les risques et collectez des avis pour améliorer votre conversion.

Pour aller plus loin et trouver une société fiable, consultez ce guide pratique : trouver une société.

Avantages du portage salarial pour les travailleurs indépendants

Choisir ce statut offre des avantages concrets : il permet de se concentrer sur son expertise tout en bénéficiant d’une protection proche du salariat.

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Protection sociale complète

Le salarié reçoit le régime général : maladie, retraite de base et complémentaire, allocations chômage, mutuelle, CPF et congés payés.

Moins de formalités administratives

Aucune création d’entreprise ni tenue de comptabilité n’est requise. La société de portage gère la facturation et les déclarations.

Outils d’optimisation et accompagnement

Des dispositifs comme le PEE, le PERCO ou l’E-CESU optimisent la rémunération nette et l’épargne salariale.

Des services d’accompagnement offrent formations, support juridique et mise en relation pour développer l’activité.

Sécurité financière et réseau

Le versement mensuel sécurisé facilite l’accès au crédit immobilier. De plus, certaines sociétés fournissent un réseau de clients et des opportunités de missions.

  • Valeur ajoutée : moins de paperasse, protection sociale, opportunités de montée en compétences.
  • À prévoir : frais de gestion et cotisations sociales qui diminuent la rémunération nette.

En résumé, ce cadre convient aux professionnels qui veulent garder l’autonomie commerciale tout en délégant les services administratifs et la sécurité sociale.

Contraintes, coûts et activités éligibles: ce qu’il faut anticiper

Avant de vous engager, il est crucial d’anticiper les coûts et les limites du dispositif.

Frais et cotisations : les frais de gestion varient généralement entre 3% et 15% du chiffre d’affaires (souvent 5–10%).

À cela s’ajoutent les cotisations sociales, qui peuvent représenter environ 45% du chiffre d’affaires selon les situations.

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Nature des prestations et exclusions

Le cadre vise principalement des missions intellectuelles B2B. Il exige un positionnement professionnel compatible avec une entreprise cliente.

Sont souvent exclus : professions réglementées (avocats, médecins, experts-comptables, architectes), métiers du bâtiment, activités commerciales à risque TVA, et services soumis à licence ou agrément (ex. garde d’enfants).

TJM minimum et conditions d’éligibilité

Condition d’accès typique : Bac+2 ou 3 ans d’expérience, clients professionnels et autorisation de travailler en France.

La rémunération brute minimale mensuelle à atteindre est d’au moins 2 517,13 € ; calculez un TJM réaliste en intégrant jours non facturables et marges après frais.

« Vérifiez assurances professionnelles, nature contractuelle et la clause cliente pour sécuriser vos missions. »

Pour ajuster votre TJM, utilisez un simulateur de salaire comme cet outil : simulateur de salaire.

Cumuler le portage salarial avec d’autres statuts: règles et bonnes pratiques

Cumuler plusieurs statuts peut ouvrir des opportunités commerciales, mais cela exige une séparation claire des activités.

Cas d’usage : il est courant de combiner un portage salarial pour des missions B2B et une micro-entreprise pour des ventes B2C ou des services complémentaires.

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Frontières clients et missions

Séparez les clients et les prestations selon le statut choisi. Ne facturez pas la même mission via deux statuts simultanément.

Principes déontologiques

Respectez la loyauté, la confidentialité et les clauses de non-concurrence. Vérifiez toute clause d’exclusivité avant signature.

Durées maximales de travail

Limitez le temps : 10 heures par jour, 48 heures par semaine et 44 heures en moyenne sur 12 semaines.

Évitez de cumuler deux CDI à temps plein; cela crée des conflits légaux.

« Cartographez vos cas et demandez un avis juridique si un même client veut deux natures de mission. »

  • Préférez B2B en portage salarial et B2C en micro-entreprise.
  • Suivez précisément le temps de travail pour respecter les plafonds.
  • Consultez un expert (juridique ou comptable) pour sécuriser la séparation.

Comparer portage et freelancing classique: choix du statut et optimisation

Avant de trancher, comparez la simplicité administrative, la couverture sociale et l’impact sur la rémunération.

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Gestion administrative et création d’entreprise : simple vs autonome

Avec le portage, la société prend en charge la facturation et la comptabilité. Il n’y a pas de création d’entreprise ni de tenue de comptes.

En indépendant classique, vous créez une micro-entreprise, une EI, une SASU ou une EURL. Vous gérez la compta, les déclarations et la trésorerie.

Protection sociale, retraite et droit au chômage (ARE vs ATI)

Le régime salarié garantit maladie, retraite et accès aux allocations chômage (ARE) si les conditions sont réunies.

Les indépendants peuvent prétendre à l’ATI sous conditions strictes : durée d’activité, seuils de revenus et ressources faibles.

Coûts et rémunération : frais, charges et leviers

Les frais de gestion varient entre 3% et 15% et s’ajoutent aux cotisations. En micro, les charges peuvent atteindre ~23,2% du chiffre d’affaires.

EI, EURL ou SASU ont des profils de charges différents : comparez l’impact sur la rémunération nette et la trésorerie.

« Choisissez selon votre tolérance au risque, l’horizon de revenus et votre besoin de simplicité administrative. »

Critère Portage Indépendant
Création d’entreprise Non requise Obligatoire
Protection sociale Régime salarié Variable selon statut
Gestion Gérée par la société À votre charge

Conseil : pesez vos objectifs (clients B2B récurrents, besoin de sécurité) et testez un modèle avant d’engager des choix lourds.

Conclusion

Enfin, transformez l’analyse en actions concrètes pour structurer votre activité.

Effet clé : ce statut combine autonomie du travailleur, sécurité du salarié et un cadre clair grâce au contrat de travail et au contrat de prestation.

Les avantages sont nets : protection sociale, services de gestion et confort administratif. Les contraintes existent aussi : frais, charges et l’exigence d’un TJM adapté pour atteindre le salaire minimum.

Évaluez votre éligibilité (niveau, clients professionnels) et préqualifiez 2–3 guide des tarifs journaliers. Préparez dossier, auditez vos missions et respectez loyauté et durées de travail.

Agissez ce mois-ci : fixez votre TJM cible, contactez des sociétés et passez de l’intention à la mise en œuvre.

FAQ

Qu’est-ce que le portage salarial pour un travailleur indépendant ?

C’est un dispositif qui permet à un professionnel d’exercer son activité commerciale tout en bénéficiant d’un contrat de travail. Une société de portage administre la facturation et reverse un salaire après déduction des charges et frais de gestion. Le consultant conserve autonomie commerciale et choix des missions.

Qui sont les trois acteurs de la relation tripartite ?

L’intervenant qui réalise la mission, la société qui assure la gestion administrative et l’entreprise cliente qui achète la prestation. Chacun a des rôles distincts : l’intervenant prospecte et réalise la mission, la société gère les aspects juridiques et comptables, et la cliente paie la prestation.

Quels contrats encadrent cette organisation ?

Deux documents principaux existent : un contrat de travail entre la société de gestion et le consultant, et un contrat de prestation entre la société et l’entreprise cliente. Ces contrats précisent la durée, les objectifs, la rémunération et les conditions de la mission.

Comment se déroule une journée type pour un consultant en portage ?

Le professionnel choisit ses clients, organise son planning et réalise ses livrables. La société partenaire s’occupe de facturer et de centraliser les paiements puis d’effectuer la paie. L’intervenant gère la relation commerciale et la production des services.

Quels services fournit la société de portage au quotidien ?

Elle assure la facturation, la gestion des contrats, le paiement des cotisations sociales, l’édition des bulletins de salaire et l’accompagnement administratif. Certaines proposent aussi formation, assurance et outils de gestion.

Comment sont calculés les frais de gestion et le salaire net ?

La société prélève un pourcentage du chiffre d’affaires HT au titre des frais de gestion. Le reste sert à couvrir les cotisations sociales et à verser le salaire. Le montant net dépend donc du niveau de chiffre d’affaires, des charges et des frais appliqués.

Quelles étapes pour se lancer avec une société de portage ?

Identifier une société adaptée, vérifier ses garanties, signer le contrat, cadrer la mission avec le client et débuter la facturation. Il faut aussi prévoir la prospection et la constitution d’un pipeline de missions.

Comment négocier une mission et fixer son tarif journalier ?

Estimez vos coûts, la valeur apportée au client et comparez le marché. Renseignez-vous sur le TJM pratiqué par vos pairs, formalisez la mission et consignez les modalités dans le contrat de prestation.

Quels avantages sociaux offre ce statut par rapport à une entreprise individuelle ?

Protection maladie, cotisations pour la retraite, assurance chômage potentielle et accès à une mutuelle collective. Le salarié bénéficie aussi parfois d’avantages d’épargne salariale proposés par la société gestionnaire.

Faut-il créer une entreprise pour utiliser ce dispositif ?

Non, c’est justement une solution pour éviter la création d’une structure juridique : la société partenaire prend en charge l’ensemble des formalités comptables et administratives.

Quelles limites et coûts faut-il anticiper ?

Les frais de gestion et les cotisations réduisent le montant net perçu. Certaines professions ne sont pas éligibles et il existe des exigences de qualification ou d’expérience pour certaines missions.

Peut-on cumuler ce dispositif avec une micro-entreprise ou une SASU ?

Oui, sous conditions. Il convient de séparer clairement les activités, d’éviter les conflits d’intérêts et de respecter les règles de loyauté et de non-concurrence. Vérifiez aussi l’impact sur vos droits sociaux et fiscaux.

Comment distinguer ce modèle d’un freelancing classique ?

La principale différence tient à la gestion administrative : ici, une société prend en charge facturation et paie, offrant une sécurité sociale plus complète. En indépendant classique, l’entrepreneur gère tout et conserve une plus grande maîtrise fiscale et comptable.

Quel est l’impact sur le droit au chômage et la retraite ?

En fonction des cotisations versées via la société, l’intervenant peut ouvrir des droits à l’assurance chômage (ARE) et valider des trimestres pour la retraite. Les conditions dépendent des règles de l’assurance et des contributions payées.

Quels types d’activités sont généralement éligibles ?

Les missions de conseil, expertise, formation, informatique, communication et ingénierie sont souvent admises. Les activités réglementées ou nécessitant un statut particulier peuvent être exclues.

Comment optimiser sa rémunération tout en restant protégé ?

Négociez un TJM adapté, surveillez les frais de gestion, utilisez les dispositifs d’épargne proposés et diversifiez vos missions. Comparer plusieurs sociétés de gestion permet aussi d’identifier les meilleures conditions.

La société de gestion propose-t-elle un accompagnement commercial ?

Certaines offrent appui en prospection, mise en relation avec des clients et formations. Vérifiez les services inclus avant de signer pour choisir l’offre qui correspond à vos besoins.