Vous avez peut‑être ressenti l’incertitude avant une mission importante. Nous comprenons ce moment où l’envie d’autonomie se heurte au besoin de sécurité.
Le portage salarial combine la souplesse d’une prestation indépendante et la protection du salariat. Il structure la collaboration entre la société d’accompagnement, le professionnel et l’entreprise pour sécuriser les missions sans alourdir l’organisation interne.
Ce guide a pour objectif de vous aider à comprendre le fonctionnement, les cas de recours et les bonnes pratiques contractuelles et opérationnelles. Nous expliquons comment mettre en place une mission, cadrer le contrat, suivre les livrables et gérer la facturation.
Dans le contexte français actuel, les règles sont stabilisées. Vous pouvez avancer avec méthode et sérénité. Pour des précisions sur la couverture sociale, consultez notre synthèse sur la sécurité sociale ici.
Table of Contents
Points clés
- Allier autonomie et protection sociale pour sécuriser vos missions.
- Structurer clairement le contrat et les modalités opérationnelles.
- Suivre livrables et facturation pour éviter les litiges.
- Prendre des précautions en cas d’activité auprès d’un unique donneur d’ordre.
- Développer une clientèle sans fragiliser la relation existante.
Portage salarial et relation client : comprendre la logique d’une relation tripartite
Comprendre qui fait quoi dans la relation tripartite aide à sécuriser chaque mission et clarifier les responsabilités.
La structure repose sur trois acteurs aux rôles distincts. L’entreprise cliente définit le besoin et valide les livrables. Le salarié porté réalise la prestation avec autonomie professionnelle.
La société de portage joue le rôle d’employeur et d’administrateur. Elle signe le contrat commercial avec l’entreprise cliente et le contrat travail avec le consultant.
Sur le plan financier, la mission génère des honoraires. La société encaisse ces sommes, applique des frais de gestion et les cotisations, puis convertit le chiffre d’affaires en salaire versé au salarié porté.
- Qui signe quoi : contrat commercial entre société et entreprise cliente ; contrat travail entre société et salarié porté.
- Gestion du temps : le consultant se concentre sur l’exécution ; l’administratif est pris en charge par la société.
- Statut : le statut protège le professionnel comme salarié tout en conservant son autonomie sur la prestation.
| Acteur | Responsabilité | Contrat |
|---|---|---|
| Entreprise cliente | Définir besoin, valider livrables, piloter la mission | Contrat commercial avec la société de portage |
| Salarié porté | Exécuter la prestation, respecter délais et qualité | Contrat travail avec la société de portage |
| Société de portage | Emploi, facturation, versement du salaire | Contrat commercial + contrat travail |
Le dispositif est encadré en France par l’ordonnance du 2 avril 2015 et la convention collective du 22 mars 2017. Ces jalons sécurisent la pratique et clarifient les obligations au regard du code du travail.
Pour aller plus loin sur le sujet et réussir votre démarche, découvrez notre guide pratique réussir en portage salarial.
Mettre en place une mission en portage salarial côté entreprise : quand et pourquoi y recourir

Identifier le caractère ponctuel d’un besoin facilite la décision de recourir à une solution externe sécurisée.
- Le besoin correspond‑il à une tâche occasionnelle hors de l’activité normale ?
- La prestation exige‑t‑elle une expertise que vous n’avez pas en interne ?
Ces cas de recours protègent le collectif de travail. Ils servent à ajouter des compétences, pas à substituer un salarié. Cette logique facilite l’acceptation par la hiérarchie et les équipes.
Exemples typiques : audit, conseil, formation, cadrage de projet, assistance à maîtrise d’ouvrage, optimisation de processus, lancement de produit. Ces interventions sont ponctuelles et ciblées.
Exclusions et limites : on ne peut pas utiliser ce dispositif pour des services à la personne (garde d’enfants, aide à domicile, assistance aux personnes âgées/handicapées, tâches ménagères). Il est également interdit de remplacer un salarié absent pour cause de grève.
Pour l’entreprise, les avantages incluent l’accès à un expert dont les qualifications sont vérifiées, avec un allègement de la gestion contractuelle et administrative. Une fois le « quand » validé, il reste à définir le « comment » : contrat, périmètre et livrables.
Pour en savoir plus sur la sécurité et la flexibilité offertes, consultez notre synthèse sur le sujet.
Construire une relation client solide : contrat, périmètre et livrables
La clarté contractuelle et le cadrage opérationnel réduisent fortement les risques en cours de mission.
Rédiger un contrat de prestation clair
Objet, périmètre et livrables doivent être listés précisément : critères d’acceptation, calendrier et modalités de validation.
Ajoutez des clauses sur la confidentialité, la propriété intellectuelle et les conditions de fin. Prévoyez les modalités de facturation : forfait, régie ou par livrable.
Éviter le lien de subordination
Privilégiez des objectifs et des résultats mesurables plutôt que des ordres hiérarchiques.
Formalisez l’autonomie d’organisation du consultant et organisez des points d’avancement réguliers.
Tarif, méthodologie et suivi
Reliez le prix à la valeur (complexité, urgence, risque) et expliquez comment le chiffre d’affaires se transforme en salaire via la société.
- Définir la méthodologie : ateliers, audits, comité de pilotage.
- Planifier des jalons et une procédure de gestion des changements.
« L’entreprise contracte avec la société qui assure la facturation et la conformité, offrant une sécurité juridique et une RCP. »
Pour choisir un bon consultant et sécuriser le contrat, voyez notre guide trouver un bon consultant.
Travailler avec un seul client en portage salarial : ce qui est possible et ce qui expose
Avoir un seul client n’est pas interdit par les textes ni par la convention collective.
La loi et la convention ne fixent pas de nombre minimum de clients. Ainsi, exercer pour un client unique reste légal pour un salarié porté. Cependant, cette situation génère des risques business et de conformité qu’il convient d’anticiper.
Risque de dépendance économique et négociation
Dépendance : si un seul donneur d’ordre fournit l’essentiel du chiffre d’affaires, votre pouvoir de négociation se réduit.
Cela affecte tarifs, délais et périmètre. La stabilité des revenus devient plus fragile.
Contrôles possibles et prévention du salariat déguisé
En cas de contrôle (notamment Urssaf), certains signaux peuvent conduire à une réinterprétation en salariat déguisé.
Ces signaux incluent : horaires imposés, intégration au planning interne, exclusivité de fait ou validation hiérarchique régulière.
- Rédigez un contrat de prestation clair, avec livrables et critères d’acceptation.
- Formulez l’autonomie d’organisation du salarié porté et documentez les échanges.
- Conservez preuves de votre méthodologie (propositions, jalons, comptes rendus).
« Documenter l’autonomie et formaliser chaque étape réduit fortement le risque de requalification. »
| Situation | Signal à éviter | Mesure préventive | Effet attendu |
|---|---|---|---|
| Client unique majoritaire | Exclusivité de fait, dépendance >70% | Prévoir clauses, diversifier progressivement | Réduction du risque économique |
| Travail encadré quotidiennement | Horaires et reporting imposés | Formuler autonomie, objectifs par livrable | Atténuation du risque de requalification |
| Communication et outils internes | Adresse e‑mail interne, intégration RH | Utiliser canaux externes, limiter la visibilité RH | Maintien de la séparation statutaire |
Adoptez une posture proactive : documentez les décisions, conservez les preuves et limitez les signaux « RH ». Même si la relation est solide, pensez à diversifier vos clients à moyen terme pour sécuriser votre activité. Pour des conseils sur la mise en place d’une diversification progressive, voyez notre guide réussir en portage salarial.
Développer sa clientèle en portage salarial sans fragiliser sa relation client

Allier prospection et qualité de service est la clé pour élargir son activité sans mettre en péril les missions en cours.
Activer les formations et le CPF
Activez les parcours proposés par votre société pour maîtriser la discovery, la négociation du tarif et la proposition de valeur.
Complétez par des modules financés via le CPF pour renforcer votre expertise métier et votre crédibilité commerciale.
Élargir le réseau
Participez aux événements et aux communautés de consultants. Ces rencontres ouvrent des pistes vers des prescripteurs et de nouvelles missions.
Approche commerciale “consultant”
Comprenez le besoin, reformulez, quantifiez la valeur et proposez des résultats plutôt que du temps facturé.
Stratégie anti-risque
Diversifiez progressivement vos missions pour stabiliser le chiffre d’affaires et réduire les risques de dépendance.
- Annoncez vos disponibilités et réservez des plages de production.
- Évitez la surpromesse en prospection.
« La gestion administrative par la société libère du temps pour la prospection et la montée en compétence. »
| Levier | Action concrète | Bénéfice | Risque maîtrisé |
|---|---|---|---|
| Formation | Modules société + CPF | Crédibilité commerciale | Offre mal cadrée |
| Réseau | Événements et communautés | Accès à prescripteurs | Isolation professionnelle |
| Approche | Propositions orientées valeur | Meilleure négociation du tarif | Sous-évaluation des missions |
| Diversification | Planifier nouvelles missions | Stabilité du chiffre d’affaires | Dépendance économique |
Pour approfondir ces bonnes pratiques et sécuriser votre développement, consultez notre guide réussir en portage salarial.
Conclusion
Pour résumer, le portage salarial organise la prestation par une relation tripartite. Ce cadre simplifie la gestion administrative et renforce la sécurité juridique pour l’entreprise et le salarié.
Conditions clés : n’utilisez ce dispositif que pour une mission occasionnelle ou une expertise ponctuelle, en respectant les exclusions sectorielles.
Un contrat clair, des livrables cadrés et l’absence de subordination restent déterminants pour éviter les risques. Le cas d’un seul client reste possible, mais il doit être documenté pour limiter la dépendance économique.
Commencez par sécuriser le cadre (contrat, périmètre, gouvernance), puis développez l’activité via formation et réseau. Pour plus d’informations sur les droits du salarié, consultez notre page dédiée : droits du salarié en portage salarial.
Au final, lorsque les règles sont respectées, le dispositif peut être un choix durable et efficace au service de vos projets.
FAQ
Qu’est-ce que le portage salarial et comment se structure la relation entre la société de portage, le salarié porté et l’entreprise cliente ?
Le dispositif repose sur trois acteurs distincts : la société qui facture et gère les obligations sociales, le professionnel qui réalise la mission et l’entreprise qui commande la prestation. La société assure la facturation, le versement du salaire et les déclarations ; le professionnel conserve l’autonomie opérationnelle ; l’entreprise cliente reçoit la prestation sans créer de lien d’emploi direct. Cette logique tripartite sécurise les responsabilités et limite les risques juridiques.
Qui est responsable de la rédaction du contrat et du périmètre de la prestation ?
La société de gestion et l’entreprise cliente co-construisent le contrat commercial, tandis que le consultant précise le périmètre et les livrables. Un contrat clair doit définir les objectifs, la durée, les modalités de paiement, la propriété intellectuelle et les conditions de résiliation pour protéger chacune des parties.
Comment s’articulent prestation, mission et encaissement des honoraires ?
Le consultant exécute la mission convenue et facture via la société mandataire. Celle-ci encaisse les honoraires, déduit les frais et charges, puis verse une rémunération au professionnel. Les processus doivent être transparents : bons de commande, reports d’activité et facturation formalisée assurent une traçabilité complète.
En quoi ce dispositif change-t-il la gestion du temps, du statut et du salariat pour le professionnel ?
Le professionnel conserve une autonomie dans l’organisation de son temps tout en bénéficiant d’un statut salarié (protection sociale, assurance chômage, retraite). Il n’est ni entrepreneur individuel pur ni salarié interne : ce statut hybride combine liberté d’action et sécurité sociale.
Quel est le cadre légal applicable en France aujourd’hui ?
Le cadre repose sur l’ordonnance de 2015 et la convention collective de 2017, qui encadrent les obligations des sociétés, la rémunération et les droits des personnes concernées. Ces textes précisent les conditions d’accès au dispositif, la protection sociale et les règles de facturation.
Dans quels cas une entreprise peut-elle recourir à ce mode d’emploi pour une mission ?
Les cas typiques sont les tâches ponctuelles hors du périmètre permanent, des besoins d’expertise temporaire ou des projets nécessitant une compétence rare. C’est une solution adaptée pour monter rapidement une équipe projet sans embauche directe.
Quelles prestations sont exclues ou limitées par la réglementation ?
Certaines activités, notamment des services à la personne très encadrés, ou des missions soumises à des obligations spécifiques, peuvent être exclues. Il convient de vérifier au cas par cas et de consulter la convention collective ainsi que les textes réglementaires.
Quelles bonnes pratiques pour rédiger un contrat de prestation sécurisant la relation commerciale ?
Privilégiez la clarté : objectifs mesurables, planning, modes de validation, modalités financières et responsabilité civile professionnelle. Insistez sur l’absence de lien de subordination et définissez les conditions de confidentialité et de propriété intellectuelle.
Comment éviter un lien de subordination avec l’entreprise cliente ?
Maintenez l’autonomie du prestataire sur les méthodes et l’organisation du travail. Evitez l’imposition d’horaires fixes, de contrôles directs quotidiens ou d’obligations de reporting excessives. Formalisez l’indépendance dans le contrat.
Comment fixer le tarif et aligner la prestation sur le chiffre d’affaires et la rémunération du professionnel ?
Calculez le tarif en tenant compte du marché, de l’expertise, des frais et des marges de la société gestionnaire. La rémunération nette découle de ces éléments après déduction des cotisations et des frais professionnels. Transparence et négociation sont essentielles.
Quels outils mettre en place pour suivre une mission et gérer les changements ?
Installez des points d’avancement réguliers, des livrables intermédiaires et un processus formalisé de gestion des modifications. Utilisez des comptes rendus écrits et des jalons contractuels pour valider l’avancement et autoriser les ajustements.
Est-il possible de travailler avec un seul client et quels risques cela comporte-t-il ?
Les textes n’interdisent pas de concentrer son activité sur un seul donneur d’ordre. Cependant, une dépendance économique forte augmente le risque d’être requalifié en lien salarial déguisé. Diversifier la clientèle réduit ce risque et renforce la négociation.
Quels contrôles peuvent intervenir et comment s’en prémunir ?
Les inspections peuvent vérifier l’absence de subordination réelle. Pour se protéger, conservez des preuves d’autonomie (contrats, planning personnel, facturation multiple), diversifiez les missions et formalisez les relations commerciales.
Comment développer sa clientèle sans fragiliser la relation existante ?
Combinez prospection active (réseaux, événements professionnels) et montée en compétences via la formation continue et le CPF. Proposez des offres modulables et entretenez une communication régulière avec vos clients pour anticiper leurs besoins.
Quelles stratégies pour sécuriser son activité et limiter les risques ?
Diversifiez les sources de revenus, conservez un portefeuille d’entreprises clientes, formalisez chaque mission et veillez à votre protection sociale et à votre assurance responsabilité civile. Ces mesures protègent votre activité sur le long terme.
