Le portage salarial combine la liberté d’un consultant indépendant et la protection du statut salarié. Il s’appuie sur une relation tripartite : la personne portée réalise la mission, l’entreprise cliente confie le travail et la société de portage prend en charge les formalités.
Concrètement, l’article 1251-64 du Code du travail et la convention collective du 1er juillet 2017 cadrent ce fonctionnement. La durée maximale mensuelle est fixée (173 h/mois). Les factures, les déclarations et la paie sont traitées par une structure experte, ce qui libère du temps pour développer son activité.
Ce guide a pour objectif d’aider les freelances à gagner du temps, sécuriser leurs obligations et optimiser leur activité. Vous trouverez des méthodes pratiques, des repères légaux et des critères pour choisir la bonne société. Pour en savoir plus sur le choix d’une société de portage, consultez notre article dédié : trouver un portage salarial.
Table of Contents
Points clés à retenir
- Liberté + sécurité : travailler en autonomie tout en bénéficiant d’un cadre salarié.
- Relation tripartite : mission par l’entreprise, exécution par le porté, tâches gérées par la société.
- Gain de temps : facturation et paie externalisées par des professionnels.
- Cadre légal : article 1251-64 et convention 2017 pour sécuriser le statut.
- Valeur ajoutée : réduction des erreurs et meilleure montée en puissance pour les salariés portés.
Pourquoi le portage salarial simplifie la vie administrative des freelances et consultants
Beaucoup de freelances perdent des heures chaque semaine sur les tâches qui ne rapportent pas de revenus. Établir des factures conformes, ajouter les mentions obligatoires, suivre les échéances et relancer les clients demande du temps et du doigté.
Les tâches qui plombent le temps de travail
Les obligations sociales et fiscales (URSSAF, TVA, impôts) sont lourdes et source d’erreurs. Un oubli peut entraîner des sanctions ou fragiliser la trésorerie.
Déléguer pour se recentrer sur ses missions et ses clients
Avec le portage, une équipe émet les factures, suit les paiements, fait les déclarations et édite les bulletins de paie. Vous recevez un salaire net et une couverture sociale, ce qui apporte sécurité et sérénité.
Le bénéfice est double : plus d’heures facturables pour la mission et un avantage commercial, car les grands comptes sont rassurés par un cadre officiel. Pour approfondir les avantages du portage salarial, consultez notre article dédié.
Gestion administrative en portage salarial : ce qui est pris en charge concrètement
Confier les tâches courantes à une structure spécialisée permet de se concentrer sur l’essentiel : la prestation.
Facturation et recouvrement : vous transmettez le contrat et l’ordre de mission. La société émet la facture conforme, suit les paiements et réalise les relances jusqu’au recouvrement si nécessaire.
Déclarations et cotisations
L’équipe calcule et paie les cotisations obligatoires : maladie, vieillesse, allocations familiales, formation, retraite complémentaire et prévoyance.
Paie et documents mensuels
Chaque mois, un bulletin de paie est établi. Le salaire net vous est versé après déduction des charges et des frais de gestion.
Formalités et outils
- La DUE à l’URSSAF et l’établissement des contrats de prestation sont pris en charge.
- Accès à un extranet : saisie des temps, suivi d’activité et tableau de bord des paiements.
Ce qui peut ne pas être couvert : certaines charges liées à l’activité peuvent être facturées en plus, selon l’avenant du 23 avril 2018.
Avantage pour le consultant : moins d’erreurs, meilleure visibilité financière et accompagnement concret par la société qui porte les obligations légales face aux clients.
Cadre légal, contrats et responsabilités : sécuriser son activité
Comprendre le cadre juridique aide le consultant à travailler sereinement. L’article 1251-64 du Code du travail définit la relation tripartite : salarié porté, société et entreprise cliente.
Relation tripartite et responsabilités
La loi fixe qui fait quoi. La société assure la facturation, le suivi et répond des prestations vis-à-vis du client.
Avantage : le salarié bénéficie d’une couverture et d’une sécurité juridique qui facilitent la prise de mission.
Contrats, DUE et formalités d’entrée
Avant la première mission, un contrat de travail (CDI ou CDD) est signé. La convention précise les frais, les obligations et les services fournis.
La DUE est remplie auprès de l’URSSAF et les documents obligatoires sont remis avant l’embauche. Une période d’essai peut être prévue pour valider l’adéquation à la mission.
- Clauses fréquentes : non-concurrence selon le cas, confidentialité et propriété intellectuelle.
- Choix pratique : privilégier un CDI pour des missions récurrentes, un CDD pour des prestations ponctuelles.
Élément | But | Impact pour le salarié porté |
---|---|---|
Convention | Cadre opérationnel et tarifs | Clarté sur frais et services |
Contrat de travail | Formalise CDI ou CDD | Droits sociaux et accès au chômage selon conditions |
Responsabilité | Société répond des prestations | Sécurité juridique face au client |
Rémunération du salarié porté et frais de gestion : comprendre les leviers
Savoir comment le chiffre d’affaires devient salaire aide à mieux piloter votre activité. Le chemin est simple : du montant facturé, la société prélève des frais, puis paie les charges pour aboutir au salaire net versé chaque mois.
Du chiffre d’affaires au salaire brut puis au salaire net
Le chiffre d’affaires mensuel sert de base. Les frais de dossier et de service sont déduits en premier.
Vient ensuite le calcul du salaire brut : honoraires facturés + congés payés et, si CDD, la prime de précarité.
Le salaire net résulte du brut moins les cotisations, les charges légales et les éventuelles mutuelles.
Frais de gestion : définition, taux et services
Frais gestion = commission pour la tenue du dossier : convention, DUE, facturation, déclarations sociales, paie et recouvrement.
- Taux usuels : 5 % à 15 % du CA, souvent dégressifs selon le volume.
- Comparez le taux à la liste de services inclus.
- Certaines dépenses peuvent être refacturées selon l’avenant du 23 avril 2018.
Plafonds conventionnels et réserves
La convention du 1er juillet 2017 fixe des repères : ~70 % pour junior, ~75 % pour senior et ~85 % pour le forfait jour.
Constituez une réserve financière pour lisser les périodes sans mission et protéger votre salaire.
Conseil : négociez le taux de frais gestion, vérifiez la couverture (mutuelle, retraite) et calibrez votre TJM pour maximiser le salaire net.
Choisir sa société de portage et optimiser sa gestion
Choisir la bonne société peut transformer vos revenus et votre tranquillité d’esprit.
Comparez l’offre : regardez le taux de frais (5–15 %), les services inclus et la qualité de l’extranet.
Vérifiez aussi les délais de versement du salaire, l’avance sur facture et la prise en charge des relances clients.
Package clair et frais facturables
Demandez un package écrit qui détaille ce qui est inclus et ce qui peut être facturé en plus.
Exigez la transparence sur la mutuelle, la prévoyance et les frais annexes pour éviter les surprises.
Optimiser TJM, frais professionnels et temps
Ajustez votre TJM pour compenser les frais gestion et rationalisez vos dépenses pro.
Organisez votre planning pour maximiser les jours facturables sans dépasser les limites légales.
Points de contrôle avant de signer
- Solidité de la société : taille, références, partenaires assurantiels.
- SLA du service paie/compta et délai de réponse du support.
- Conditions d’avance sur factures et procédures de recouvrement.
- Offres d’accompagnement : coaching, ateliers, réseau d’affaires.
Critère | Ce qu’il couvre | Impact pour le consultant |
---|---|---|
Taux de frais | 5–15 % (dégressif possible) | Influence directe du salaire net |
Services inclus | Facturation, paie, relances, extranet | Gain de temps et moins de risques |
Avance sur factures | Liquidité immédiate | Sécurise la trésorerie en croissance |
Accompagnement | Coaching, réseau, ateliers | Accélère prospection et montée en compétence |
Astuce : le meilleur choix n’est pas toujours le taux le plus bas, mais le meilleur rapport services/frais selon votre volume d’activité. Pour démarrer en toute sécurité, consultez notre guide pratique : démarrer en portage salarial.
Missions, secteurs d’activité et temps de travail en portage
De nombreux métiers du conseil utilisent ce dispositif pour combiner autonomie commerciale et cadre salarié.
Profils concernés : prestations intellectuelles comme le conseil, l’informatique, la data, le marketing digital, les RH, la communication, la traduction, le coaching, l’audit, le commercial terrain et l’audiovisuel.
Le portage convient surtout aux activités avec un TJM adapté et une autonomie commerciale. Le consultant reste libre d’organiser son agenda et ses offres.
Le cadre légal fixe une limite de 173 h par mois (1 827 h/an). C’est utile pour planifier la charge facturable tout en respectant le droit du travail.
Organisation pratique et intérêt pour les entreprises
- Organisation type : 15–20 jours facturés/mois, incluant préparation et reporting via l’extranet.
- Variété des missions : AMOA, formation, gestion de projet, stratégie marketing, audits RH, production de contenus, traduction spécialisée.
- Avantage pour les grands comptes : onboarding simplifié, conformité achats et sécurité juridique grâce au contrat et au statut de salariés portés.
Élément | Type de mission | Impact |
---|---|---|
Conseil / AMOA | Stratégie, cadrage | Longues missions, forte valeur ajoutée |
Informatique / Data | Développement, BI | Mission projet, facturation par jours |
Marketing / Communication | Campagnes, contenus | Alternance courtes/longues pour lisser l’activité |
Conclusion
Pour finir, ce choix professionnel offre un juste équilibre entre autonomie commerciale et protection sociale. ,
Rappels-clés : la relation tripartite (art. 1251-64) transfère la gestion des factures, des relances et des déclarations à la société. La paie mensuelle assure une couverture sociale et un salaire régulier.
Les frais de gestion varient généralement de 5 à 15 % et peuvent laisser certains postes à la charge du consultant (avenant 23/04/2018). Respectez les plafonds de la convention 2017 et la limite de 173 h/mois.
Comparez les offres, optimisez votre TJM, pilotez vos frais et ciblez les missions les plus rentables. Faites une simulation de rémunération, listez vos besoins d’accompagnement et contactez plusieurs sociétés de portage salarial pour un package sur mesure.
FAQ
Qu’est-ce que le portage salarial et comment il simplifie la vie des freelances ?
Le portage salarial transforme une activité indépendante en relation salariée. La société de portage facture vos clients, collecte les paiements, verse votre salaire et prend en charge les cotisations sociales. Vous conservez l’autonomie commerciale tout en bénéficiant de la protection sociale d’un salarié (assurance chômage, retraite, mutuelle), ce qui réduit nettement le temps passé sur les tâches de gestion.
Quelles tâches chronophages sont prises en charge par une société de portage ?
La société gère la facturation, le suivi des règlements et le recouvrement. Elle fournit les bulletins de paie mensuels, effectue les déclarations aux organismes sociaux (URSSAF, retraite, mutuelle, prévoyance) et assure le calcul des cotisations. Elle peut aussi proposer des outils de gestion et un accompagnement commercial ou administratif pour vous libérer du quotidien.
Quels contrats encadrent la relation entre vous, la société de portage et le client ?
Le portage repose sur une relation tripartite officialisée par le Code du travail. Une convention de portage et un contrat de travail (CDI ou CDD) définissent les obligations, la période d’essai et, le cas échéant, une clause de non-concurrence. La DUE (déclaration unique d’embauche) est réalisée par la société qui vous embauche.
Comment se calcule le salaire d’un salarié porté à partir du chiffre d’affaires ?
Le chiffre d’affaires facturé à vos clients sert de base. La société prélève des frais de gestion (généralement 5 à 15 %) puis verse un salaire brut après prélèvements obligatoires. Le salaire net est obtenu après cotisations sociales et impôts éventuels. Certaines sociétés affichent une simulation claire pour estimer le net attendu.
Que comprennent les frais de gestion et quels taux sont habituels ?
Les frais couvrent la facturation, la gestion des paiements, la paie, les déclarations sociales, l’accompagnement et l’accès à des outils. Les taux usuels vont de 5 à 15 % du chiffre d’affaires selon les services inclus (accompagnement commercial, formations, assurance, gestion simplifiée).
Existe-t-il une réserve financière ou des congés payés pour le salarié porté ?
Oui. Les sociétés mettent en place des mécanismes pour les congés payés et, en cas de CDD, la prime de précarité. Certaines provisionnent une réserve financière pour lisser les périodes creuses. Vérifiez les modalités dans le contrat et la convention de portage.
Quels avantages sociaux le statut apporte-t-il ?
Le salarié porté cotise pour la retraite, la sécurité sociale, l’assurance chômage et peut bénéficier d’une mutuelle et d’une prévoyance. Ce statut offre une meilleure protection que le statut de freelance classique, avec un accès aux droits du salarié tout en conservant l’autonomie commerciale.
Comment choisir la bonne société de portage ?
Comparez l’offre de services, le taux des frais, la qualité de l’accompagnement, les outils proposés, les garanties (assurance, conformité juridique) et les avis clients. Négociez un package clair qui détaille ce qui est inclus et les éventuels frais additionnels.
Peut-on négocier les prestations facturées aux clients et optimiser son TJM ?
Oui. Optimiser votre taux journalier moyen (TJM) passe par une tarification en adéquation avec votre marché, la valorisation de vos frais professionnels et une bonne organisation du temps. Discutez avec la société de portage des services facturables séparément (formation, déplacement) pour maximiser votre rémunération nette.
Quels métiers et secteurs sont compatibles avec ce statut ?
De nombreux métiers y sont ouverts : conseil, informatique, marketing, communication, ressources humaines, traduction, formation, etc. Le portage convient particulièrement aux missions intellectuelles, au consulting et aux prestations de service externalisées.
Y a-t-il des limites de temps de travail ou des règles sur la durée mensuelle ?
Le salarié porté a un statut de salarié classique et doit respecter les durées légales de travail. En pratique, la référence de 173 heures par mois est souvent utilisée pour convertir un TJM en rémunération mensuelle, mais les règles de droit du travail sur la durée et les heures supplémentaires s’appliquent.
Le portage protège-t-il contre le risque client impayé ?
La société de portage gère le recouvrement et peut proposer des solutions pour limiter le risque d’impayés, comme des garanties ou des procédures de relance. Toutefois, la responsabilité commerciale et la qualité de la contractualisation avec le client restent des éléments clés pour prévenir les impayés.