Le portage salarial est un cadre d’emploi tripartite reconnu par le Code du travail (articles L1254-1 à L1254-42) et par la convention collective étendue du 28 avril 2017.
Ce guide pratique vise à aider consultants, entreprises clientes et sociétés de portage à naviguer le legal framework. Il synthétise règles, garanties financières et limites, dont le plafond de mission de 36 mois.
Le secteur a connu une croissance forte : +10 à 20 % par an depuis 2006 et plus de 50 000 professionnels. Ces chiffres illustrent l’essor et l’institutionnalisation du modèle.
L’EOR n’étant pas reconnu en droit français, le portage salarial constitue une alternative légale pour recruter ou intervenir en France en toute security et conformité. Ce guide propose une démarche « How-To » pour auditer, documenter et sécuriser les opérations au quotidien.
Table of Contents
Points clés
- Cadre légal : Code du travail et convention collective 2017.
- Public visé : consultants, clients et sociétés de portage.
- Durée : plafond de mission fixé à 36 mois.
- Chiffres : croissance 10–20% par an, >50 000 pros.
- Alternative légale à l’EOR pour travailler en France.
- Objectif : guide opérationnel pour sécuriser les pratiques.
Introduction : pourquoi le portage salarial et la conformité comptent en France
Le modèle du portage offre un équilibre rare entre indépendance professionnelle et sécurité sociale.
Le portage salarial met en lumière trois acteurs clairs : l’entreprise de portage (employeur), le salarié porté et l’entreprise cliente. Il est reconnu légalement depuis 2008 et normalisé par la convention collective de 2017. Ce cadre apporte un framework stable pour les missions.
Pour les indépendants, les benefits portage salarial sont concrets : couverture sociale, simplification administrative et accès à de grands clients. Ces avantages facilitent le développement commercial sans complexité administrative.
Pour les entreprises clientes, le model autorise une grande flexibilité. Elles peuvent recevoir une expertise ponctuelle sans créer d’entité locale et tout en respectant les règles, ce qui devient un vrai avantage compétitif.
Comprendre le portage salarial reste essentiel pour sécuriser les relations contractuelles et garantir la qualité des prestations. Pour choisir une société adaptée, consultez notre guide sur comment choisir sa société de portage.
- Autonomie : liberté sur les missions.
- Sécurité : protection sociale et paie gérée.
- Clarté : règles du Code du travail + convention 2017.
Comprendre le modèle de portage salarial
Le modèle de portage transforme une mission indépendante en une relation encadrée entre un consultant, une société et un client.
Définition et bénéfices pour le professionnel
Le portage salarial permet à un professionnel (salarié porté) de facturer des services via une entreprise de portage qui l’emploie. Le consultant conserve son autonomie opérationnelle tout en accédant à la paie, aux cotisations et à la protection sociale.
Avantage clé : le porté se concentre sur l’expertise et le résultat, tandis que l’employeur gère l’administratif.
La relation tripartite : qui fait quoi ?
La relation tripartite repose sur deux contrats distincts : un contrat de travail entre le salarié porté et l’entreprise de portage, et un contrat commercial entre l’entreprise de portage et le client.
Concrètement, le client paye la société de portage. Celle-ci s’occupe des salaires, des charges et du reporting, puis verse le net au salarié porté.
- Le salarié négocie la mission et réalise les services.
- L’entreprise de portage gère la paie, les contributions et la conformité.
- Le client reçoit la prestation sans lien de subordination directe.
Cette séparation des responsabilités limite le risque de requalification et clarifie les obligations de chacun. Le model favorise la spécialisation sur des missions ponctuelles et orientées résultats.
Cadre légal et réglementaire du portage salarial
La combinaison du Code du travail, de la convention de branche et des décrets forme la base juridique du portage. Ces sources définissent les droits, obligations et le contenu des contracts entre salarié porté, société et client.
Code du travail : articles L1254-1 à L1254-42
Les articles L1254-1 à L1254-42 codifient le dispositif. Ils précisent les droits des salariés, les obligations des employeurs et la nature des contracts. Cette base légale protège les parties et limite les risques de requalification.
Convention collective de branche 2017
La convention du 22 mars 2017, étendue le 28 avril 2017, standardise la rémunération, les durées et les conditions d’emploi.
Elle offre une meilleure lisibilité des pratiques et augmente la sécurité juridique pour les professionnels et les sociétés.
Décrets et arrêtés d’application
Les mesures réglementaires rendent opérationnels les principes : garanties financières, procédures administratives et modalités d’exécution.
Ce legal framework facilite la compliance des sociétés de portage et des entreprises clientes et réduit les risques juridiques et financiers.

Pour maîtriser les modalités de sortie et autres aspects pratiques, consultez notre fiche sur modalités de sortie en portage salarial.
Les acteurs et leurs rôles dans la relation de portage
Une relation de portage performante combine autonomie du consultant et prise en charge administrative par la société.
Le salarié porté : autonomie, statut et responsabilités
Le salarié porté reste autonome dans l’organisation de son travail et responsable des résultats. Il conserve la liberté commerciale tout en bénéficiant du statut salarié.
Ses droits incluent protection sociale et salaire. Ses devoirs portent sur la qualité des services, le reporting et le respect des règles de sécurité sur site.
L’entreprise de portage : employeur, paie et contributions
La company agit comme employeur légal. Elle gère la paie, les cotisations, les assurances et le management administratif.
Centraliser ces tâches fluidifie la relation et réduit les risques opérationnels. La société assure aussi la traçabilité des flux et des contributions.
L’entreprise cliente : bénéficiaire des services et obligations
La client company recourt au dispositif pour des prestations ponctuelles d’expertise hors activité principale.
Elle doit garantir des conditions de security et de travail conformes, sans exercer de lien de subordination sur le consultant.
- Transparence : clarté des obligations et des reporting.
- Organisation : management administratif centralisé par la société de portage.
- Prévention : relation documentée pour limiter risques juridiques.
Conditions d’éligibilité du salarié porté
Pour prétendre au statut de salarié porté, un professionnel doit d’abord démontrer une expertise reconnue et une gestion autonome de ses missions.
Compétences, expertise et qualifications
Compétences requises : maîtrise technique, certifications le cas échéant et capacité à livrer des prestations à forte valeur ajoutée.
Conseil : documentez vos références et résultats pour faciliter l’évaluation par la société d’accueil.
Critères d’autonomie et organisation du travail
L’autonomie se traduit par la gestion du planning, le choix des méthodes et la responsabilité des livrables.
Le consultant doit agir sans subordination directe du client et prendre des initiatives opérationnelles.
Expérience et classification
La classification distingue généralement junior (
Les cadres au forfait jours sont considérés comme cadres selon la nature des missions.
Bien évaluer son profil (compétences, autonomie, expérience) aide à respecter le framework du portage salarial et à bénéficier des protections et rights en tant qu’employee. Pour approfondir, consultez nos conditions pour devenir freelance en portage.
Choisir et gérer les types de contrats en portage (CDD et CDI)
Le choix du contrat détermine la durée de la relation professionnelle et la protection du consultant. Il influence aussi la gestion administrative et le niveau de sécurité sociale.
CDD de mission : durée et fin
Le CDD de mission encadre une prestation limitée dans le temps. Il se termine automatiquement à l’issue de la mission ou à la date prévue.
Clauses clés : description précise de la mission, durée, rémunération et conditions de rupture. Les erreurs de dates ou d’objet peuvent entraîner des risques juridiques.
CDI en portage : stabilité et intermissions
Le CDI offre une relation plus pérenne. Il prévoit la gestion des intermissions selon le Code du travail, l’accompagnement et l’impact éventuel sur le salary.
Le management contractuel doit rester rigoureux pour respecter la compliance légale et conventionnelle.
- Comparer CDD vs CDI : flexibilité vs continuité.
- Choisir selon la nature du besoin, l’horizon des missions et la régularité des clients.
- Vérifier formalisme : dates, objet et clauses de renouvellement.
Clauses et éléments obligatoires des contrats
La qualité des clauses contractuelles conditionne la sécurité juridique des missions. Un contrat clair protège les parties et limite le risque de litige.
Contrat de travail : mentions essentielles
Le contrat de travail du salarié porté doit préciser la durée, la rémunération, le temps de travail ou forfait jours et les congés.
Ajoutez la période d’essai, les modalités de rémunération spécifique au portage salarial, et les conditions de rupture.
Contrat commercial : contenu requis
Le contrat commercial entre l’entreprise de portage et le client décrit le périmètre, les livrables, le calendrier et le prix.
Il doit aussi préciser les conditions d’exécution, les pénalités éventuelles et les responsabilités sur la sécurité et les moyens fournis.
« Des clauses précises évitent la confusion des rôles entre employeur et client. »
- Alignement : cohérence entre les deux contracts pour éviter la superposition des obligations.
- Documents : garder annexes, devis et preuves de validation pour sécuriser les rights.
- Checklist management : relecture juridique, cohérence des dates, signature des annexes, RGPD si applicable.
Élément | Contrat de travail | Contrat commercial |
---|---|---|
Durée | CDD/CDI, période d’essai | Durée mission, jalons |
Rémunération / Prix | Structure salariale, net versé | Prix HT, modalités de paiement |
Obligations | Temps de travail, congés | Livrables, moyens, sécurité |
Clauses annexes | Mutuelle, assurances | Pénalités, propriété intellectuelle |
Rappel : le framework légal (Code du travail + convention de branche) fixe des minima de formulation. Respecter ces standards facilite la gestion et la protection des parties.
Rémunération, frais et gestion du compte d’activité
La gestion des flux financiers est au cœur de la relation entre le salarié porté, la société et le client.
La structure du salary en portage salarial combine un minimum garanti, des éléments variables, et des remboursements de frais. Le minimum est encadré par la convention et peut inclure des primes selon les accords de la société.
Minima de rémunération et structure salariale
Le salaire comprend le brut déclaré, les variables commerciales et les remboursements. Les contributions sociales réduisent le net perçu : cotisations retraite, santé et assurance chômage.
Frais professionnels et forfaits d’activité
Les frais professionnels remboursables et un business contribution peuvent financer le développement commercial et les outils. Ces postes soutiennent l’activité du consultant et limitent l’impact fiscal.
Transparence du compte d’activité
Le compte d’activité trace encaissements clients, frais de gestion, remboursements, contributions et net versé.
- Relevés réguliers et ventilation claire des postes.
- Accès à l’historique et justificatifs.
- Outils digitaux proposés par certaines companies pour le pilotage en temps réel.
Élément | Exemple | Impact |
---|---|---|
Encaissements | Factures HT | Base du calcul |
Frais de gestion | % sur CA | Réduit le brut |
Contributions | Cotisations sociales | Diminuent le net |
Bonnes pratiques : demander des relevés mensuels, automatiser le suivi, et anticiper la trésorerie en période d’intermission pour sécuriser les benefits du dispositif.
Protection sociale et droits du salarié porté
Les garanties sociales du salarié porté combinent protection maladie, retraite et accès au chômage sous conditions. Ce trio définit l’essentiel des droits et sécurités disponibles pour l’employee en portage salarial.

Couverture santé via la Sécurité sociale et mutuelle
Le salarié perçoit la prise en charge des soins par la Sécurité sociale : consultations, hospitalisation, médicaments.
Une mutuelle complète ces remboursements. Elle améliore le remboursement des frais restant à charge.
Vérifiez vos attestations et relevés pour contrôler vos social security benefits et les remboursements de la health insurance.
Retraite et cotisations vieillesse
Les contributions versées ouvrent des droits retraite au même titre qu’un salarié classique.
Chaque bulletin indique les points ou trimestres acquis. Conserver ces justificatifs facilite le calcul de la pension future.
Assurance chômage : conditions d’ouverture des droits
L’accès aux unemployment benefits dépend de la nature de la rupture, du salaire de référence et des périodes travaillées.
La société de portage prélève et reverse les cotisations nécessaires pour ouvrir ces droits.
Conservez les fins de contrat, les attestations et vos bulletins : ce sont des preuves essentielles pour déclencher les prestations chômage.
« Contrôlez régulièrement vos relevés santé, retraite et chômage pour sécuriser vos droits. »
Conseil pratique : consultez vos comptes en ligne et demandez des justificatifs à votre employeur pour éviter les écarts sur vos social security benefits et vos droits.
Réglementations clés pour les entreprises de portage
Les règles applicables aux sociétés spécialisées encadrent fortement leur activité et protègent les salariés et clients. Ce cadre couvre l’exclusivité d’exercice, la garantie financière et les polices d’assurance obligatoires.
Exclusivité d’activité
Une company doit se consacrer exclusivement à l’activité de portage salarial. Cette séparation évite les conflits d’intérêts et prouve la maîtrise du service.
Concrètement, une société qui exerce d’autres métiers perd en lisibilité et en confiance vis‑à‑vis des clients et des salariés.
Garanties financières et assurances
La garantie financière couvre le paiement des salaires et des charges en cas de défaillance. Elle peut provenir d’un garant bancaire ou d’un assureur.
- Assurances indispensables : responsabilité civile professionnelle, responsabilité employeur, et protection juridique.
- Ces polices renforcent la security du dispositif et limitent le risque pour les clients.
- Les companies clientes doivent demander les attestations avant toute mission.
Reporting et management interne
La gestion documentaire et le reporting régulier maintiennent la compliance et la confiance. Un bon management interne trace les flux, les contrats et les polices.
Vérifiez systématiquement les attestations : garant financier, polices d’insurance et déclarations sociales. Cela réduit le risque opérationnel et juridique pour la company et ses partenaires.
Rôle et obligations des entreprises clientes
La relation entre une client company et le salarié porté repose sur des objectifs clairs et le respect des règles de site.
Conditions d’intervention : sécurité, moyens, et environnement de travail
La client company fait appel au portage salarial pour des prestations ponctuelles exigeant une expertise hors cœur d’activité.
Obligations de la client : garantir les conditions de sécurité, l’accueil et les moyens matériels nécessaires au bon déroulement de la mission.
Les rules internes du site restent applicables : hygiène, sécurité, et accès aux équipements selon les regulations du lieu de travail.
Usage conforme : expertise ponctuelle, hors activité principale
L’usage conforme consiste à recourir à des services spécialisés pour un besoin temporaire et non pour remplacer un poste permanent.
Il ne doit pas y avoir de lien de subordination entre le client et le salarié porté. Concrètement, le pilotage se fait par objectifs et livrables, pas par horaires imposés.
« Le client doit piloter par résultats et documenter chaque étape pour préserver l’autonomie du professionnel. »
Bonnes pratiques côté client company :
- Définir précisément le périmètre de la mission et les conditions d’accès au site.
- Protéger la confidentialité et la sécurité informatique lors des interventions.
- Suivre régulièrement les livrables et la qualité des services en coordination avec la société de portage.
- Conserver rapports d’intervention, validations et éventuelles attestations de présence.
Responsabilité | Action recommandée | Preuve documentaire |
---|---|---|
Sécurité sur site | Fournir équipement et consignes | Fiche de sécurité signée |
Organisation du travail | Piloter par objectifs | Briefing et cahier des charges |
Confidentialité | Signer NDA si nécessaire | Accord de confidentialité |
Suivi qualité | Contrôles réguliers | Rapports et comptes rendus |
Portage salarial vs EOR en France : la solution conforme pour recruter
Recruter des experts sans créer d’entité locale exige une approche conforme au droit français.
Pourquoi l’EOR n’est pas reconnu en droit français
Le legal framework français ne reconnaît pas l’EOR car ce montage peut masquer une relation d’emploi réelle ou contourner les obligations sociales. Les autorités privilégient des structures où la responsabilité sociale et salariale est claire.
Le portage salarial comme alternative légale et sécurisée
Le portage salarial model s’appuie sur le Code du travail et la convention collective 2017. Il garantit paie, contributions et protections sociales.

Avantages pour les companies : embauche rapide sans filiale, traçabilité des flux et réduction des risques juridiques.
- Plafond de mission : 36 mois.
- Compte d’activité transparent et contrôlable.
- Garanties financières obligatoires pour protéger les salariés.
« Privilégiez un modèle encadré plutôt qu’un montage fragile qui peut être requalifié. »
ensuring compliance with portage salarial laws : méthode pas-à-pas
Avant toute action, un audit ciblé permet de visualiser précisément les risques et les responsabilités entre les acteurs. Ce passage structuré sert de base pour mettre en place un plan opérationnel, simple et traçable.
Audit initial : cartographier acteurs, contrats, flux et risques
Plan d’audit : identifier les acteurs, les contracts (travail et commercial), les flux financiers et les risques (subordination, durée, objet).
Rassemblez preuves, devis et annexes. Classez les risques par priorité pour actions rapides.
Conformité contractuelle : clauses, convention collective 2017 et Code du travail
Vérifiez les mentions obligatoires, l’intégration de la convention 2017 et la cohérence avec les articles du Code du travail.
Astuce : notez les clauses manquantes et demandez des avenants avant toute facturation.
Suivi des missions : plafond de 36 mois, renouvellements et transitions
Installez un tableau de bord de management des missions pour compter les mois et déclencher des alertes.
Prévoyez des scenarii de transition (fin, renouvellement, interruption) et documentez chaque step.
Contrôles continus : reporting, formations, et outils digitaux de gestion
Mettez en place un reporting régulier via le compte d’activité : rapprochement encaissements/factures et attestations sociales.
- Former équipes et consultants aux règles et à la sécurité sur site.
- Déployer des outils digitaux pour le suivi des documents et l’access aux relevés.
- Conserver preuves : garanties financières, polices d’assurance et attestations de cotisations.
« Des revues périodiques entre la société de portage et la client company améliorent le framework opérationnel. »
Pour approfondir les droits et le suivi social du salarié, consultez notre fiche sur droits du salarié en portage salarial.
Conclusion
En résumé, le dispositif encadré du portage salarial combine liberté professionnelle et garanties sociales. Il repose sur le Code du travail (L1254-1 à L1254-42) et la convention collective 2017 étendue.
Les points clés : cadre légal solide, process standardisés et des benefits concrets pour consultants et entreprises. Les security benefits incluent garanties financières, transparence du compte d’activité et protections sociales.
Pour mieux décider, approfondissez votre understanding portage salarial. Les benefits portage salarial se réalisent pleinement par des audits, du reporting et des formations régulières.
Stratégiquement, le portage sécurise des missions d’expertise en France sans complexifier la structure juridique.
FAQ
Qu’est-ce que le portage salarial et quels sont ses principaux avantages pour un consultant ?
Le portage salarial est un dispositif qui permet à un professionnel autonome d’exercer une mission pour une entreprise cliente tout en bénéficiant du statut de salarié. Avantages : protection sociale (maladie, retraite), gestion administrative et paie par une société de portage, accès à l’assurance chômage sous conditions, et simplicité pour facturer des prestations sans créer de structure juridique.
Comment se déroule la relation tripartite entre le salarié porté, l’entreprise de portage et l’entreprise cliente ?
La relation fonctionne selon trois contrats : un contrat commercial entre la société de portage et le client décrivant la mission, un contrat de travail entre la société de portage et le salarié porté, et un accord d’accompagnement expliquant les conditions pratiques. Le salarié exécute la mission chez le client, la société de portage gère la paie et les cotisations, et le client paie la société de portage pour la prestation.
Quels textes encadrent ce dispositif en France ?
Le cadre principal se trouve dans le Code du travail (articles L1254-1 à L1254-42). La convention collective de 2017 précise les garanties et standards applicables. Des décrets et arrêtés complètent ces règles, notamment pour les garanties financières et les procédures de mise en œuvre.
Qui est considéré comme éligible au statut de salarié porté ?
Sont éligibles des professionnels disposant d’une expertise, de compétences spécifiques et d’une autonomie dans l’organisation du travail. L’expérience professionnelle compte pour la classification (junior, senior, cadres). Les missions doivent être ponctuelles ou projetées, distinctes de l’activité principale du client.
Quelles différences entre CDD de mission et CDI en portage ?
Le CDD de mission précise la durée et la fin de la prestation ; il convient pour une mission déterminée. Le CDI offre une sécurité d’emploi plus grande, gère les périodes sans mission et permet une continuité de droits sociaux. Le choix dépend de la nature des missions et de la volonté du consultant pour la stabilité.
Quels éléments obligatoires doit contenir le contrat de travail du salarié porté ?
Le contrat doit préciser la durée (CDD ou CDI), la rémunération, le temps de travail, les congés et les conditions de rupture. Il doit aussi faire référence à la convention collective applicable et aux mentions légales encadrant le portage.
Comment est calculée la rémunération et quelles retenues apparaissent sur la fiche de paie ?
La rémunération brute résulte du chiffre d’affaires encaissé par la société de portage moins les frais de gestion et les éventuels frais professionnels. Ensuite s’appliquent les cotisations sociales (maladie, retraite, chômage) et l’impôt selon le mode choisi. Le compte d’activité garantit la transparence des encaissements et des prélèvements.
Le salarié porté bénéficie-t-il d’une couverture santé et d’une retraite ?
Oui. Le salarié porté cotise à la Sécurité sociale et à une complémentaire santé (mutuelle). Il contribue également aux régimes de retraite et aux cotisations vieillesse comme tout salarié, ce qui lui assure des droits comparables à ceux des salariés classiques.
Le salarié porté peut-il ouvrir des droits au chômage ?
Oui, sous réserve d’avoir cotisé suffisamment et selon les règles de Pôle emploi. Les périodes rémunérées en portage ouvrent des droits s’il y a perte involontaire d’emploi du salarié porté (fin du contrat par l’employeur).
Quelles obligations pèsent sur une société de portage ?
La société de portage agit comme employeur : elle paie les salaires, reverse les cotisations sociales, souscrit les garanties financières requises et respecte la convention collective. Elle doit assurer la traçabilité des flux financiers et garantir la sécurité juridique des contrats.
Quelles obligations pour l’entreprise cliente qui accueille une mission en portage ?
Le client doit fournir un environnement de travail sûr, des moyens nécessaires à la mission et respecter les règles de sécurité. Il doit aussi veiller à ce que la mission reste ponctuelle et n’empiète pas sur son activité principale, afin d’éviter un lien de subordination déguisé.
En quoi le portage salarial diffère-t-il d’un modèle EOR (Employer of Record) pour recruter en France ?
L’EOR n’est pas véritablement reconnu en droit du travail français comme alternative directe. Le portage salarial constitue une solution encadrée par le Code du travail, offrant un statut salarié au consultant et des garanties sociales et juridiques adaptées au marché français.
Quelles garanties financières et assurances une société de portage doit-elle détenir ?
Elle doit disposer de garanties financières suffisantes pour couvrir les salaires et les cotisations, et souscrire des assurances professionnelles (responsabilité civile). Ces exigences visent à protéger le salarié porté et le client en cas de défaillance.
Quels sont les risques à surveiller lors d’un audit initial de portage salarial ?
Un audit doit cartographier les acteurs, vérifier les contrats, analyser les flux financiers et identifier les risques (requalification, non-respect de la convention collective, défaut de garanties). Il évalue aussi le respect des plafonds de durée et des conditions d’autonomie.
Comment assurer un suivi régulier des missions et éviter des problèmes juridiques ?
Mettre en place un reporting précis, des revues contractuelles, des formations pour les équipes RH et utiliser des outils digitaux de gestion. Respecter les règles de durée (par exemple plafonds et renouvellements) et documenter chaque mission réduit le risque de requalification.
Quels frais professionnels peuvent être pris en compte et comment sont-ils traités ?
Les frais professionnels liés à la mission (déplacements, hébergement, matériel) peuvent être remboursés ou faire l’objet d’un forfait. La société de portage doit appliquer une transparence fiscale et comptable : ces frais n’entrent pas dans l’assiette des cotisations si justifiés.
Quels critères permettent de choisir une bonne société de portage ?
Vérifiez la solidité financière, la transparence des frais, la qualité du support RH, les garanties d’assurance, l’expérience sectorielle et les avis des consultants. Une bonne société respecte la convention collective et propose un suivi personnalisé.
Comment sont gérées les périodes sans mission pour un salarié porté en CDI ?
Le CDI en portage prévoit des dispositifs pour accompagner les intermissions : recherche commerciale active par le consultant, possible accompagnement par la société de portage, et maintien des droits sociaux selon les règles contractuelles.
Le salarié porté peut-il cumuler plusieurs missions pour différents clients ?
Oui, sous réserve d’information et d’organisation : le salarié porté reste autonome et peut enchaîner ou cumuler plusieurs missions si son contrat et la société de portage l’autorisent. Il doit toutefois respecter les obligations de temps de travail et les clauses contractuelles.
Où trouver la documentation officielle et utile pour se renseigner ?
Consultez le Code du travail pour les articles dédiés, la convention collective nationale du 2017, les sites de l’Urssaf et du ministère du Travail, ainsi que les ressources de Pôle emploi pour les règles d’ouverture des droits. Les cabinets d’avocats spécialisés et les organisations professionnelles peuvent fournir des guides pratiques.