Vous voulez devenir freelance et poser des bases solides pour votre activité ? Ce guide court vous explique qui est le travailleur indépendant et en quoi il diffère du salariat.

Le terme « freelance » désigne une personne qui propose des services sans lien de subordination. Il n’existe pas de statut juridique unique : il faut choisir un statut adapté (micro-entreprise, EURL, SASU) ou considérer le portage salarial.

Nous synthétisons les chiffres et le nombre d’indépendants en France pour situer le marché. Vous verrez aussi des exemples concrets de métiers et des avantages recherchés, comme la liberté de temps.

Prendre son compte peut se faire en parallèle d’un emploi. Il faut cependant vérifier son contrat et respecter le devoir de loyauté.

Pour en savoir plus sur le choix du statut et des formalités, consultez notre page dédiée sur le statut et les options.

Table of Contents

Points clés

  • Le terme n’est pas un statut juridique fixe.
  • Choisir le bon régime selon votre activité et votre entreprise.
  • Le lien de subordination distingue salariat et indépendance.
  • 1,3 million d’indépendants en France, croissance marquée.
  • Commencer en parallèle est possible, sous conditions contractuelles.

Le freelance en France aujourd’hui : définition, réalités et tendances

Aujourd’hui, de plus en plus de personnes choisissent de vendre leurs compétences en indépendant plutôt que d’entrer dans un cadre salarié. Le travailleur indépendant réalise des prestations via des contrats de services, sans lien de subordination avec un employeur.

travailleur indépendant

Définition et distinction

Le terme « freelance » n’est pas un statut juridique : il regroupe des personnes sous micro-entreprise, entreprise individuelle, EURL, SASU ou en portage. Contrairement au salarié, l’indépendant fixe ses tarifs, son organisation et la nature des services.

Chiffres et motivations

En France, on compte environ 1,3 million d’indépendants et une hausse de +110% de nouveaux arrivants en dix ans. L’âge moyen tourne autour de 35 ans.

  • 70% invoquent la liberté comme principal avantage.
  • 88% ne veulent pas redevenir salariés.
  • Activités fréquentes : webdesign, développement, marketing, conseil, formation — chaque exemple illustre une prestation vendue à l’heure ou au projet.

Le cumul avec un emploi est possible, mais il faut vérifier les clauses du contrat et la convention collective pour respecter le devoir de loyauté vis‑à‑vis de l’employeur.

Pour un panorama du marché, consultez cet état des lieux du marché et nos notes sur le statut et les options. La tendance reste à la professionnalisation et à la montée du personal branding pour trouver des clients et augmenter la rémunération.

Choisir son statut juridique de travailleur indépendant

Choisir le bon statut juridique est la première décision déterminante pour lancer votre activité. Ce choix affecte vos charges, votre protection sociale et la simplicité des formalités.

choisir statut juridique

Panorama rapide des options

Pour exercer, Ies voies principales sont : entreprise individuelle (classique ou micro), société unipersonnelle (EURL/SASU) ou portage salarial.

  • Micro‑entreprise : création simple, compta allégée, plafonds de chiffre affaires (72 500 € pour prestations ; 176 200 € pour ventes).
  • EI classique : déduction des charges et CA déplafonné.
  • EURL / SASU : séparation du patrimoine, options fiscales (IR/IS), formalités et comptabilité renforcées.
  • Portage salarial : protection sociale du salarié, pas de création d’entité et pas de plafond de CA.

Critères pour trancher

Évaluez le chiffre d’affaires prévu, le niveau de charges, le besoin de protection sociale et votre tolérance aux formalités.

Forme Simplicité Protection / Patrimoine Limite CA
Micro‑entreprise Très simple Patrimoine non séparé 72 500 € / 176 200 €
EI classique Simple Patrimoine mêlé mais déductions possibles Sans plafonnement
EURL / SASU Plus complexe Patrimoine protégé Sans plafonnement
Portage salarial Sans création d’entreprise Protection sociale salarié Sans plafonnement

Cas pratiques : si vous voulez tester sans complexité, la micro est adaptée. Pour croître et protéger votre patrimoine, regardez l’EURL/SASU. Le portage convient si vous privilégiez la protection sociale immédiate.

Entreprise individuelle et micro-entreprise : simplicité et limites

Choisir entre entreprise individuelle et micro‑entreprise influence directement votre gestion quotidienne et vos marges.

EI classique : vous n’avez pas de personnalité morale distincte, mais vous pouvez déduire vos charges. Le chiffre d’affaires est déplafonné. En contrepartie, les obligations comptables sont plus lourdes : livres, inventaire et bilan annuel à tenir.

Micro‑entreprise : démarches 100% en ligne, cotisations calculées sur le chiffre d’affaires encaissé et comptabilité allégée (livre des recettes, déclaration périodique). Attention, pas de déduction des charges ni de récupération de TVA.

micro-entreprise

Seuils et impact sur la marge

Seuils actuels : 72 500 € pour les prestations et activités libérales, 176 200 € pour les ventes/achats/hébergement. Ces limites pèsent si vos dépenses professionnelles sont élevées.

Quand préférer l’EI

Optez pour l’EI si vos frais sont importants ou si vous voulez protéger votre patrimoine (déclaration d’insaisissabilité). Si vous lancez une activité avec peu de charges, la micro‑entreprise est souvent la voie la plus simple.

Checklist pratique

  • Vérifier vos charges annuelles estimées.
  • Comparer marge nette en micro vs EI.
  • Prévoir le passage de régime si le chiffre croît.
  • Respecter obligations : mentions sur factures, livre des recettes, déclarations.
  • Consulter un spécialiste pour la protection du patrimoine ou la création d’une société.

Pour savoir comment déclarer votre chiffre et éviter les erreurs, consultez notre guide sur la déclaration de chiffre d’affaires.

Créer une société unipersonnelle : EURL ou SASU

La création d’une société unipersonnelle offre des leviers fiscaux et sociaux pour structurer votre activité et protéger votre patrimoine. Deux formes dominent : l’EURL (variante de la SARL) et la SASU (déclinaison de la SAS).

société unipersonnelle

EURL : cadre classique et responsabilité limitée

L’EURL se constitue avec des statuts et une annonce légale. La responsabilité est limitée aux apports et vous choisissez l’IR ou l’IS.

Le gérant peut dépendre du régime SSI. Les dividendes peuvent être soumis à cotisations selon votre situation.

SASU : flexibilité et statut assimilé salarié

La SASU offre des statuts souples. Le président est assimilé salarié au régime général, ce qui facilite la perception d’un salaire.

Les dividendes versés ne sont pas soumis aux mêmes cotisations sociales, mais les cotisations de salaire sont parfois plus élevées.

Comment choisir ?

  • Comparez la rémunération nette vs charges selon votre mix salaire/dividendes.
  • Prévoyez la création (compte bancaire, dépôt du capital, JAL) et la comptabilité renforcée.
  • Optez pour la société si vous visez un chiffre important, des contrats plus lourds ou l’embauche future.

Portage salarial : l’alternative hybride au salariat

Le portage salarial organise la relation entre trois acteurs : le travailleur, la société de portage et le client. Il repose sur un contrat tripartite prévu par l’ordonnance 2015-380.

portage salarial

Concrètement, vous signez un contrat de travail avec la société de portage. Celle-ci facture vos prestations au client et vous reverse un salaire calculé sur vos missions.

Avantages : protection sociale du salarié, pas de création d’entreprise, pas de plafond de chiffre affaires, délégation de l’administratif et accès à un réseau pour développer votre activité.

  • Fonctionnement : société facture → client paye → salaire versé au porté.
  • Coûts : frais de gestion prélevés par la société, impact sur la rémunération nette.
  • Cas d’usage : tester le marché, sécuriser la couverture sociale, travailler avec des grands comptes.

Choisir le portage : critères rapides

Évaluez votre portefeuille clients, la nécessité d’une mise en place rapide, votre appétence pour l’administratif et la tolérance aux frais. Vérifiez la transparence des tarifs, les outils fournis et les assurances.

Pour une présentation complète du modèle, lisez notre page dédiée sur le portage salarial.

freelance et salariat : cumuler en toute sécurité

Cumuler un emploi salarié et une activité indépendante est possible, mais demande des précautions. Le principe central reste le devoir de loyauté : pas d’utilisation des moyens de l’employeur, pas de concurrence déloyale et respect du temps de travail.

cumuler emploi et activité

Devoir de loyauté, clauses et contrat

Relisez votre contrat de travail pour identifier une clause d’exclusivité ou de non-concurrence. Ces clauses peuvent restreindre certaines missions ou demander une contrepartie.

Cas particuliers : professions réglementées et fonction publique

Certaines professions (médecin, avocat, architecte, expert-comptable) exigent des diplômes, une inscription à un ordre et le respect d’une déontologie stricte.

Les fonctionnaires doivent obtenir une autorisation préalable. L’autorisation est limitée dans le temps et l’activité doit être exercée hors temps de service sans prise illégale d’intérêt.

  • Double rattachement social : régime général pour le salaire, SSI possible pour l’activité indépendante.
  • Informez l’employeur, formalisez vos contrats clients et cadencez vos missions pour éviter tout lien de subordination ambigu.

Check‑list rapide : vérifier le contrat de travail, contrôler les clauses, demander autorisations si besoin, déclarer vos revenus et choisir un statut adapté. Pour les démarches administratives, consultez notre page dédiée : démarches administratives.

Compétences et qualités pour devenir freelance

Pour bien démarrer à son compte, il faut maîtriser des compétences concrètes et des routines solides.

compétences devenir freelance

Marketing, commercial, juridique, comptabilité et fiscalité

Marketing : travaillez le SEO et les réseaux pour attirer des clients. Un calendrier éditorial simple pour LinkedIn et votre site aide à garder le flux de prospects.

Commercial : structurez votre offre et construisez un argumentaire. Savoir négocier et convertir une demande en mission est essentiel.

Juridique : rédigez des contrats clairs et des CGV. Cela sécurise vos relations et évite les litiges.

Comptabilité & fiscalité : émettez des factures conformes, suivez les encaissements et anticipez l’IR/IS et la TVA selon votre régime.

Organisation, rigueur, autonomie et soft skills

L’organisation et la rigueur sauvent du temps. Mettez en place un agenda partagé, un outil de gestion de projet et un CRM léger.

Les soft skills comptent : écoute, communication et gestion des retours clients maintiennent des relations durables.

Compétence Action concrète Outil recommandé Indicateur à suivre
Marketing Plan de contenu mensuel Calendrier éditorial Trafic / leads
Commercial Script d’appel et offres packagées CRM léger Taux de conversion
Compta & fiscalité Facturation + suivi trésorerie Logiciel de compta Marge nette / trésorerie
Juridique Modèles de contrats et CGV Bibliothèque de documents Nombre d’incidents juridiques

Kit de démarrage : agenda, gestion de projet, CRM, et un tableur de suivi financier. Testez, itérez et documentez vos process pour standardiser la qualité.

Pour approfondir les compétences clés à développer, consultez notre guide sur les 7 compétences essentielles.

Formalités de création d’entreprise et obligations légales

La mise en conformité administrative est une étape clé pour lancer sereinement votre activité. Suivre les formalités en bonne ordre limite les risques et accélère la facturation.

formalités création entreprise

Guichet, registres et immatriculation

Déclarez votre projet via le Guichet des formalités des entreprises en ligne. Choisissez le registre adapté : commercial, artisanale ou libérale selon votre cas.

Pièces justificatives et démarches complémentaires

  • Justificatifs : pièce d’identité, justificatif de domicile, déclaration sur l’honneur de non‑condamnation.
  • Activités réglementées : joindre les preuves d’aptitude ou autorisations.
  • Démarches : assurances pro (RC Pro, cyber, décennale si nécessaire), registres obligatoires, signalement à La Poste/boîte aux lettres.

Obligations comptables, fiscales et contractuelles

En micro, la comptabilité reste allégée et les déclarations sont simplifiées. En société, préparez statuts, dépôt de capital, annonce légale et bilan annuel.

Contrats : mentions obligatoires sur factures, conservation et archivage des pièces. Respectez les obligations fiscales selon votre régime.

  1. Calendrier pratique : monter le dossier, valider justificatifs, transmettre en ligne, suivre l’immatriculation.
  2. Check‑list conformité : RC Pro, contrat type, registre, assurance métier.

Vendre ses services : trouver des clients, fixer ses prix et sécuriser ses contrats

La réussite commerciale combine visibilité, prix justes et contrats sécurisés. Pour acquérir des clients en France, inscrivez-vous sur Malt, Upwork ou Fiverr. Soyez actif sur LinkedIn et faites vivre votre réseau. Créez un portfolio clair qui met en avant vos prestations et des exemples de résultats.

vendre services

Calculer son TJM et structurer l’offre

Définissez votre rémunération cible, puis listez les cotisations (URSSAF/SSI), impôts, assurances et frais. Divisez le total par le nombre de jours facturables par an pour obtenir un TJM réaliste.

Proposez trois niveaux : entrée, standard et premium. Précisez livrables, délais et ce qui est hors périmètre.

Contrats, facturation et prévention des impayés

Rédigez un contrat ou des CGV avec clauses de paiement, acomptes et pénalités. Vérifiez la solvabilité du client avant la mise en mission.

Action Détail Résultat attendu
Prospection 10 prospects/jour + 2 posts LinkedIn/semaine Flux de leads
TJM Rémunération ciblée + charges / jours facturables Prix cohérent
Sécurisation Devis, contrat, factures détaillées Réduction des impayés

Plan 30 jours : démarche quotidienne, mise à jour du portfolio et tests d’offres. En micro, les cotisations s’appliquent sur le chiffre d’affaires sans déduction. En société, les charges sont déductibles mais la gestion est plus structurée.

Conclusion

Pour conclure, garder le cap sur vos priorités facilite la création et la croissance de votre affaire. Clarifiez d’abord votre activité, choisissez le statut adapté (entreprise individuelle, société ou portage) et planifiez vos premières actions commerciales.

Anticipez les avantages du terme « freelance » (liberté, souplesse) et les contreparties (rémunération variable, salaire non garanti). Passez par le Guichet pour la création et sécurisez vos missions avec des contrats clairs.

Évaluez régulièrement votre régime selon le chiffre d’affaires et votre pipeline. Concentrez‑vous sur des prestations à forte valeur, montez en gamme progressivement et cultivez réseau et crédibilité pour rejoindre les freelances qui pérennisent leur compte sur le long terme.

FAQ

Qu’est-ce qu’un travailleur indépendant et en quoi cela diffère-t-il du salariat ?

Un travailleur indépendant exerce une activité pour son compte sans lien de subordination vis‑à‑vis d’un employeur. Il organise son travail, fixe ses tarifs et signale ses missions par contrat de prestation. Contrairement au salarié, il ne reçoit pas de salaire ni de bulletin de paie et assume ses propres charges, assurances et obligations sociales.

Quels statuts juridiques sont possibles pour exercer en indépendant ?

Plusieurs formules existent : entreprise individuelle (EI), micro‑entreprise, EURL, SASU et portage salarial. Le choix dépend du chiffre d’affaires attendu, du niveau de protection sociale recherché, des charges et de l’ambition de croissance. Chaque régime impose des obligations comptables et fiscales spécifiques.

Quand choisir la micro‑entreprise plutôt qu’une EI classique ou une société ?

La micro‑entreprise convient si votre chiffre d’affaires reste sous les seuils légaux, que vous voulez une comptabilité simplifiée et des charges calculées sur le chiffre d’affaires. Si vous prévoyez des dépenses déductibles importantes, un CA élevé ou souhaitez séparer patrimoine et activité, l’EI classique ou la création d’une société peut être plus adaptée.

Quels sont les atouts d’une EURL par rapport à une SASU ?

L’EURL limite la responsabilité aux apports, permet de choisir entre l’impôt sur le revenu ou l’IS et propose un régime social gérant souvent plus économique si vous vous versez peu. La SASU offre plus de flexibilité statutaire, un statut d’assimilé salarié pour le dirigeant et une distribution de dividendes souvent moins cotisée. Le choix dépend du niveau de rémunération et des perspectives de développement.

Qu’est‑ce que le portage salarial et à qui s’adresse‑t‑il ?

Le portage salarial est une solution hybride où une société de portage facture le client, verse un salaire au consultant et gère les cotisations sociales. Il offre protection sociale complète et simplicité administrative, sans plafonds de chiffre d’affaires. C’est adapté aux professionnels qui veulent éviter les formalités juridiques et garder une protection proche du salariat.

Peut‑on cumuler activité indépendante et statut salarié ?

Oui, il est possible de cumuler les deux sous réserve du respect du devoir de loyauté, des clauses d’exclusivité et de non‑concurrence du contrat de travail. Certaines professions réglementées ou agents publics ont des règles particulières ; il faut alors demander autorisation ou vérifier les interdictions.

Quelles compétences sont essentielles pour réussir en activité indépendante ?

Au‑delà de l’expertise technique, il faut des compétences en marketing et commercial pour trouver des clients, des notions de comptabilité et fiscalité pour gérer charges et prix, et des qualités personnelles comme l’organisation, la rigueur, l’autonomie et le relationnel.

Quelles démarches pour créer son entreprise (immatriculation, assurances, pièces) ?

Il faut immatriculer l’activité via le guichet des formalités des entreprises (CFE), fournir pièces d’identité, justificatif de domicile et parfois diplôme selon la profession. Selon l’activité, souscrivez une assurance responsabilité civile professionnelle, ouvrez un compte pro si nécessaire et tenez à jour les registres obligatoires.

Comment fixer son TJM et intégrer charges et assurances dans le prix ?

Calculez d’abord vos charges annuelles (cotisations, assurance, frais pro), vos objectifs de rémunération et le nombre de jours facturables. Divisez le total par les jours facturables pour obtenir un TJM de base, puis ajustez selon la valeur perçue, la concurrence et le marché. N’oubliez pas de prévoir une marge pour imprévus et vacances.

Quels contrats et protections mettre en place pour sécuriser ses missions ?

Utilisez des contrats écrits ou des conditions générales de vente (CGV) précisant périmètre, délais, prix, modalités de paiement, pénalités et propriété intellectuelle. Demandez des acomptes, vérifiez la solvabilité du client et prévoyez des clauses de résolution et d’assurance pour limiter les impayés.